Détonation une. Je sors de mon sommeil. Détonation deux. J’ouvre les yeux et je lève la tête. Le pistolet d’alarme. S’il a été déclenché, cela signifie qu’un ours est non seulement dans les parages mais surtout qu’il est proche. Des voix s’élèvent des tentes : « Qu’est-ce qu’il se passe ? ». Et une réponse, dehors : « C’est une erreur ». Je me retiens de rire…
Durant le petit déjeuner, nous en apprenons un peu plus. Il ne s’agissait pas du tout d’une alerte à l’ours mais d’une simple erreur de manipulation. Durant un changement de garde, une tentative de révision du fonctionnement du pistolet s’est transformée en mise en pratique involontaire lorsqu’il s’est agi de refermer le canon du pistolet. Heureusement, le coup est parti dans la toundra… Une première pour notre guide et une bonne tranche de rigolade pour tout le monde… malgré une petite frayeur au début.
Aujourd’hui, nous allons rester dans la toundra. Nous partons en direction des petites cabanes de Brucebyen et continuons après. Nous passons à proximité de quelques lacs dans lesquels se reflètent les montagnes.
Et mine de rien, les abords de ces lacs ne sont pas aussi tranquilles qu’il y parait…
… car lorsqu’on approche un peu trop près, le sol orangé se révèle être gorgé d’eau et très spongieux ! Nous retrouverons ce type de terrain un peu plus loin aux abords d’une rivière que nous devrons traverser. Notre premier réflexe sera de sauter sur quelques ilots herbeux pour la traverser… et de nous enfoncer dans la boue ! Nous prendrons donc ensuite le temps de sélectionner un peu mieux les endroits où nous posons les pieds, privilégiant les mottes d’herbe.
Alors que nous marchons tranquillement, nous découvrons quelques curiosités de la région. Un nid d’oiseaux, probablement celui d’une oie bernache…
… ou encore des cercles de pierre, phénomène résultant de l’alternance des épisodes de gel et de dégel.
Mais nous stoppons net juste après. Face à nous, un renne broute paisiblement dans la toundra.
Nous essayons de l’approcher en faisant le moins de bruit possible mais nous sommes vite repérés. Nous arriverons tout de même à nous approcher suffisamment pour prendre des photos d’assez près. Et nous découvrons alors, un second renne.
Nous les observons pendant quelques minutes et essayons de nous approcher encore plus près. Peine perdue. Cette fois, les rennes ne se contentent plus de nous regarder du coin de l’œil : ils s’enfuient en direction des montagnes voisines.
Nous continuons notre chemin et traversons une rivière en sautant de rocher en rocher. Montée puis descente dans un pierrier, ma foi un peu raide. Ça passe en se laissant glisser, comme en skiant.
Pause. Nous pique-niquons dans la toundra.
Puis nous reprenons la route et repartons en direction du camp, en longeant le rivage. Derrière nous, au loin, notre beau ciel bleu se voile peu à peu.
Face à nous, la mer et son eau incroyablement claire…
… ce qui donne lieu à un trempage de pieds. Froide… Je n’irai pas plus loin pour aujourd’hui.
La fin de notre balade prend ensuite des airs de nettoyage de plage. Car, si sur notre route nous croisons plusieurs « vestiges » (restes de pontons, barils et autres vieux flacons), nous trouvons aussi un certain nombre de déchets plastiques. Nous en ramassons quelques-uns que nous ramènerons avec nos propres déchets.
De retour au camp, nous nous affairons à faire un feu. Nous disposons le petit bois que nous avons trouvé en chemin et faisons partir le feu avec des écorces de bouleau. C’est instantané !
Nous restons autour pour le diner. Ce feu est vraiment bienvenu car le temps semble changer. L’air s’est rafraichi et le ciel est couvert.
Le groupe se couchera tôt ce soir car demain, nous changeons de camp. Terminé Brucebyen, nous partons pour Svéa. Nous devrons donc plier le camp et être prêts lorsque que le bateau viendra nous chercher.
Ce soir, je vais aussi faire mon second tour de garde à 6h, heure pingouin. Quelque chose comme 3h30 heure officielle. Cette fois, ça risque d’être une autre paire de manche…
Photos de la journée
