23 juillet 2015 – De Selfjord à Kirkefjorden

Huitième étape de la traversée (10 km)

Ascension : 680 m / Descente : 694 m

Lever aux aurores. L’étape n’est pas longue mais nous avons encore un petit dénivelé à passer et surtout, nous devons arriver à temps pour prendre le bateau de 15h20 à Kirkfjorden. Si nous le loupons, nous devrons attendre le lendemain…

Les trois copines norvégiennes se lèvent en même temps que nous et on dirait que ça bouge aussi dans le refuge d’à coté. Le groupe de marcheurs est aussi censé prendre le même bateau que nous. Donc nous allons certainement faire un bout de chemin avec eux.

Le temps de faire un brin de ménage dans la chambre et nous partons. Nous nous dirigeons vers le fond du fjord, en avançant à travers une forêt de bouleaux. Pour ne pas changer, le sol est gorgé d’eau. Mes chaussures sont trempées en quelques minutes mais nous avançons d’un bon pas. Nous ne voulons pas trop trainer avant la montée.

En chemin, nous croisons des kayakistes qui campent au bord du fjord, ainsi qu’une petite tente verte un peu plus loin. On dirait celle que nous avons déjà vue il y a quelques jours… Par contre, aucune trace de celle d’André. Lui n’est pas resté au refuge hier soir, il est allé bivouaquer plus loin, mais où ?

Le ciel est bien gris ce matin. Les sommets sont brumeux et il commence à pleuvoir. Nous enfilons nos vestes même si la pluie cesse rapidement. Il ne fait pas froid, nos vestes font vite office de sauna.

Un premier passage monte en direction de la montagne. Un passage qui serpente dans les rochers, mouillés, glissants. Les marches sont hautes, c’est un peu pénible.
Nous arrivons au pied de la montagne. Peu de distance à parcourir mais une belle pente bien raide comme c’est l’habitude ici. Nous attaquons. Des marches encore mais aussi et surtout de la boue. Par moment, nous montons les pieds dans l’eau qui ruisselle du haut de la montagne.
Mais finalement, au bout de 30 minutes, nous sommes au sommet. Nous ne pensions pas être aussi efficaces ! Un petit coup d’œil derrière nous : Selfjord est bien loin !

Et aucune trace de marcheurs derrière nous. Ni André, ni le groupe de norvégiens….
Nous terminons les derniers mètres dans la neige.

Nous arrivons aussi dans la brume. On ne voit pas grand-chose en face… Un lac apparaît par moment, quand la brume se dissipe un peu, avant de revenir.

Nous avançons dans la brume quand tout à coup, un monstre de montagne apparait sur notre gauche, avec sa belle arête étroite…

Dans cet environnement brumeux, c’est assez impressionnant et inquiétant… Mais rapidement, le monstre disparait à nouveau dans la brume… Qui sait ce que nous allons découvrir plus tard…
Nous continuons sur le chemin. Toujours cette gadoue, toujours ce terrain glissant. Nous descendons et la brume se dissipe à nouveau. Cette fois, c’est une énorme paroie rocheuse rose qui se dresse devant nous. Waouh !!!

En fait, à ce moment,  nous nous rendons compte que nous sommes cernées par les montagnes. Nous n’avions rien vu à cause de la brume mais les géants de pierres sont bien présents tout autour de nous. Ça résonne même un peu dès qu’on parle fort… Hostile est l’endroit, humble, nous sommes… On se demande toutes les deux pourquoi on recherche à chaque fois ce genre d’endroit où l’homme n’est clairement pas le bienvenue… 

La descente qui s’ensuit est longue et fastidieuse. Je crois que nous sommes en train de battre notre record de boue, de pierres glissantes et de sol gorgé d’eau. Pour donner une petite idée du sol sur lequel nous marchons :

La pente est raide, il faut tout le temps être vigilant. C’est éprouvant pour les genoux. Finalement, dans ce pays, je préfère monter que descendre. Je finis d’ailleurs par chuter au détour d’un virage. Heureusement, je roule sur le côté du chemin, dans les myrtilles. Un peu plus et je me retrouvais couverte de boue ! Déjà que mon pantalon se fait grignoter petit à petit par la boue… et comment à devenir bien croteux !

Nous voici enfin en bas, entourées de ces montagnes, bien visibles maintenant que la brume s’est dissipée. Krakhammartinden et Breiflogtinden sont dans la place. Au loin, sur la droite, une plage de sable blanc et la mer.

Nous voyons pas mal de personne y aller ou en venir. Une balade faisable en une journée depuis Kirkefjorden, pour ceux qui viennent en bateau. Kirkefjorden. L’endroit justement où nous allons pour prendre notre bateau. Un dernier raidillon et nous y sommes. Une belle montagne encore sur notre gauche.

… Le village avec le fjord devant nous…

… Les maisons nichées entre la mer et les montagnes…

Dernière descente, dernières dalles, dernier passages boueux. Nous arrivons au bord de la mer et nous retrouvons André qui est arrivé depuis un peu moins d’une heure. Nous déjeunons tous ensemble au bord de l’eau. Autour de nous, le village semble assez désert, avec pas mal de bâtiments abandonnés.

Nous nous dirigeons vers le ponton, pour attendre le bateau. Il y a déjà quelques personnes qui attendent et les boites aux lettres semblent figées dans le temps…

C’est maintenant le moment pour nous de décider de l’arrêt auquel nous allons descendre. Quand nous sommes arrivés à Kirkefjorden, nous étions tous motivés pour traverser et continuer en direction de Munkebu. Le ciel semblait se dégager et nous étions encore en forme. Mais après une bonne heure d’arrêt, nous commençons à douter. André d’abord. Il renonce et décide de continuer en bateau jusque Reine, pour prendre ensuite le bus jusque Moskenes. Avec Edwige, on hésite. Je trouve vraiment dommage de ne pas faire cette étape. En même temps, le sommet où nous devons aller est dans la brume… et nous oblige à faire encore 700m de dénivelé. Sachant en plus qu’on ne sait pas trop où on va pouvoir planter la tente, il est possible qu’on doive chercher un peu… On pourrait camper en bas et monter demain ? Mais d’après la carte, c’est trop pentu et trop proche de l’eau. Edwige commence aussi à avoir très mal au genou. Tout cela combiné fait qu’on finit par renoncer aussi. On se dit que l’on peut faire les dernières étapes dans l’autre sens, du sud vers le nord. On évite ainsi cette montée et ce bivouac incertain…

Il nous reste encore 1h avant que le bateau n’arrive. D’autres personnes arrivent les unes après les autres, un groupe aussi. Mais pas notre groupe de norvégiens croisé au refuge DNT hier soir. Bizarre, ils sont censés prendre le même bateau que nous…

Il commence à faire un peu froid et à pleuvoir un peu. Heureusement, le bateau arrive. Il débarque d’abord ses passagers venus de Reine, dont un vieux monsieur qui a l’air du cru : il porte un carton qui lui sert de valise, avec une corde pour la transporter, chemise à carreaux, barbe et cheveux hirsutes. Un Viking.

Nous embarquons. Les sacs sont entassés à l’avant tandis que nous avançons vers l’arrière du bateau. Le bateau part et s’éloigne de Kirkefjorden. Au revoir les montagnes. Nous les regardons s’éloigner. Ce fjord est vraiment splendide.

Nous faisons un premier arrêt à Vinstad. Plusieurs personnes débarquent tandis que d’autres montent. C’est un endroit où il y a une plage assez sympa et réputée mais moins jolie que celle de Kvalvika parait-il. Quoi qu’il arrive, certainement un endroit sympa pour passer la nuit et voir le soleil de minuit.

Mais nous sommes tous les trois occupés à autre chose. De Vinstad, on aperçoit Forsfjorden, le fjord au fond duquel nous aurions dû nous arrêter si nous avions continué jusque Munkebu. Et bien, nous n’avons aucun regret. En bas, pas moyen de planter une tente, c’est vraiment trop abrupte. Donc nous aurions été obligés de monter. Et alors, quelle montée ! C’est hyper raide et la crête semble bien mouillée, avec une belle barre rocheuse en-dessous. Bref, pas le genre de passage à prendre si tu n’es pas en forme et si la météo n’est pas clémente. Donc pas de regret pour aujourd’hui mais par contre, je veux absolument monter jusque Munkebu depuis Moskenes. L’endroit est cerné par de grandes montagnes, ça a l’air sublime ! En aller-retour, sans gros sac, ça devrait être sympa. En attendant, demain, nous irons faire le tour du lac à Å.

Le bateau repart et se dirige maintenant vers Reine. Tout autour de nous, ces montagnes abruptes qui se jettent dans la mer.

Reine est quant à lui un très joli village niché au pied de ces montagnes. Très touristique mais très mignon avec ses rorbuers rouges.

Nous débarquons et visons la station service pour faire quelques courses. C’est aussi certainement là que nous trouverons l’arrêt de bus. Le village est vraiment très très touristique. Gros changement par rapport à ces derniers jours. Ça grouille de partout, c’est blindé de français.
J’achète quelques trucs pour les repas à venir. Edwige ressort avec une énorme glace à la fraise, d’un rose écarlate. Cette glace est monstrueuse et nous fait bien rire. Elle a aussi croisé l’une des marcheuses du groupe de norvégiens. Elle boitait un peu hier et a fait du stop pour venir jusqu’ici. Et le reste de la troupe ? Ils ont raté le bateau à Kirkefjorden et ont donc appelé un bateau-taxi…C’te loose…

Nous allons nous asseoir à une table et attendons le bus pour Moskenes. On a une bonne demi-heure devant nous. Nous profitons des rayons de soleil qui arrivent à percer les nuages.
Le bus arrive et 5 minutes plus tard nous sommes à Moskenes. Edwige manque d’oublier son portable dans le bus. Ah, l’oubli dans le bus, un classique !

Le bus nous dépose près de l’embarcadère où pas mal de voitures attendent pour prendre le bateau. Un sacré paquet de voitures ! Nous, on se dirige vers le camping. Nous trouvons une place suffisamment grande pour planter nos trois tentes. Puis douche et opération lavabo pour moi : je vais essayer de décrotter mon pantalon qui est couvert de boue. Il faudra plusieurs savonnages et rinçages pour arriver à un résultat acceptable.

Ce soir, nous nous poserons en terrasse pour prendre un verre et discuter tous les trois. Première soirée autour d’une table depuis un petit moment ! Le temps passe, il commence à faire froid. Nous regagnons nos tentes et préparons à manger.
J’écris ensuite un moment sous la tente. Demain, nous avons prévu d’aller marcher autour du lac à Å. Ça   aurait dû être notre étape suivante en arrivant de Munkebu. Le bus n’est qu’à 12h. Nous gagnons une grasse matinée.

Photos de la journée

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