12 août 2013 – Fetlar, le jardin des Shetland

Réveil sous le soleil… et entourée de midges. Depuis hier, j’ai fait le plein de piqures ! Et ça va continuer encore un peu : ce matin, il faut plier la tente. L’occasion idéale pour ces petites bestioles de nous dévorer un peu plus.

Je commence à trier mes affaires pour préparer le sac que je vais laisser au camping. Il faut sélectionner : le casier n’est pas très grand, nous ne pourrons pas tout laisser.

Pour le petit déjeuner, nous décidons d’aller au café du Leisure center, juste à coté du camping. Nous prenons notre temps, discutons. J’avale un énoooorme muffin : je suis calée pour un moment !

Séance courses chez Tesco, histoire d’acheter de quoi manger pendant 3 jours. Nous ne sommes pas sûres qu’il y ait une épicerie sur l’île de Fetlar. On pense bien à prendre du chocolat mais on oublie d’autres trucs… On fera avec, tant pis. Nous avons largement de quoi tenir !

Retour au camping où nous bouclons les sacs et plions les tentes. Nous entassons ce que nous allons laisser : 2 tentes, 2 matelas, 1 sac avec tout un tas d’affaires. Espérons que tout cela tienne dans le casier… Nous serons vite fixées, direction la réception ! Nous avons mis toutes nos affaires dans la grosse housse de mon sac à dos, pour que ce soit plus facile à transporter. Bon, finalement, ça ne l’est pas. Mais on arrive tant bien que mal à la réception du camping. La fille est au courant, ses collègues lui ont laissé un mot et le message est bien passé. On essaie quand même de ne pas trop mettre en évidence notre gros sac pour ne pas lui faire peur… Hop ! Nous descendons dans les vestiaires rapidement. Les casiers ne sont pas très grands en effet mais on devrait pouvoir caser pas mal de choses quand même. Je commence par les tentes au fond, cote à cote. La petit sac par-dessus. Enfin les deux matelas. C’est nickel, Marie-Anne peut même rajouter un petit sac de linge. Nous remontons, donnons les clés à la nana de l’accueil et partons prendre le bus à la Viking station.

Nous sommes très en avance. J’en profite pour vérifier que j’ai noté les bons horaires de bus et de ferry pour rallier Fetlar à l’île de Whalsay, dans 2 jours. C’est tout bon !

Le bus n’est que dans 2h… Nous en profitons donc pour aller nous poser dans un petit salon de thé pas très loin de la station de bus. Nous l’avions repéré dimanche mais c’était fermé. L’endroit est calme… Il y a quelques tables dehors et comme il fait beau, nous nous installons ici. En plus de quelques gâteaux, ils proposent aussi des quiches… Qui donnent envie…

Nous en prenons chacune une part, puis une deuxième ! Avec le trajet qui nous attend, je ne sais pas quand nous pourrons manger donc autant prendre de l’avance !

Nous avons encore pas mal de temps devant nous. Je vais dans un magasin un peu plus loin pour acheter deux bricoles et je reviens me poser encore quelques instants en terrasse.

Marie-Anne a acheté des shortbreads… délicieux ! Je n’ai plus très faim mais je me laisse tenter quand même.

Nous décidons ensuite d’aller attendre dans la salle d’attente de la station de bus. La terrasse est maintenant à l’ombre et il fait plus frais.

Petit moment de poésie aux toilettes : une affiche est accrochée à la porte, avec quelques proses. Lorsque je reviens dans la salle d’attente, je vois un mec discuter avec Marie-Anne… Drôle d’énergumène… C’est qui cet excentrique ?? Marie-Anne me regarde avec un petit sourire en coin… Je viens la rejoindre et m’assoir à coté d’elle. Le mec discute avec nous. Enfin, il parle un peu tout seul. Avec son accent, j’ai du mal à le suivre et quand je comprends, ça n’a ni queue ni tête ! Marie-Anne a beau lui dire ‘I don’t understand’ , il continue !! Il répète, ah ça, il est sympa, il fait des efforts. Bon, on comprend quand même qu’il habite à Yell, qu’il a connu des français… Mais alors, quel phénomène ! Il finit par nous laisser et par retourner s’asseoir à sa place. Marie-Anne me dit alors qu’il est venu direct lui parler quand elle est arrivée dans la salle d’attente. Bon, il n’a pas l’air méchant mais avec sa barbe et ses cheveux long, moi, je lui trouve un petit air de Charles Manson…

10 minutes passent… Notre ami chevelu revient nous voir et discute encore. Il nous dit que nous pourrons mettre nos sacs dans le coffre du bus… Oui… La fille à coté de nous lève les yeux au ciel et sourit… Ouais, il est bizarre. Bon, elle, elle a les cheveux jaune vif. C’est pas banal non plus. Je lâche l’affaire avec notre original, j’arrête d’essayer de comprendre ce qu’il raconte. Il me fatigue.

Le bus arrive. Nous chargeons les sacs et montons dans le bus. L’ami chevelu est de la partie, bien sûr. Pourvu qu’il n’aille pas à Fetlar !! Entre temps, nous apprenons qu’il s’appelle Martin.

Le bus démarre. Tout à coup, je cherche mes lunette de soleil. Bon sang… Ou est-ce que je les ai mises encore… La dernière fois que je les ai vues, elles étaient sur ma tête. Et zut ! Elles ont dû tomber lorsque j’ai chargé mon sac dans le coffre… Pfff… Des lunettes à ma vue bien sûr… Je suis un peu énervée sur le coup. Bon. Ça vaudra le coup de retourner voir à la Viking station au retour pour voir si quelqu’un les a trouvées.

Dans le bus, je somnole rapidement. Nous sommes à l’arrière, il fait un peu chaud, la route est un peu cabossée, les suspensions du bus un peu souples… J’ai un peu la nausée… Et pendant ce temps, Martin, qui s’est installé derrière nous, continue de discuter avec Marie-Anne, après avoir tapé la causette avec son voisin. Discours toujours aussi décousu. Je capte quelques trucs : il habite à 70m de la mer. ‘Et vous ? demande-t-il ? ‘Plus loin…’ ; il ramasse les plastiques qui s’échouent sur la plage. Ok… ; il ne mange pas de lapin. ‘Les lapins sont mes amis’. Bien… Et Marie-Anne continue, elle, d’essayer de comprendre.

Le bus embarque sur le ferry pour Yell. Traversée. Martin descend ici. Ah oui, c’est là qu’il habite. Au revoir !

Le bus traverse l’île de Yell et nous arrivons à l’embarcadère de Gutcher. Celui où nous avions pris le bateau pour Unst. Mais cette fois, nous prenons un autre ferry, celui qui va à Fetlar. Le bus reste à quai. Nous descendons donc et je vais chercher mon sac dans le coffre. Et là, tout au fond, qu’est-ce que je vois ? Mes lunettes !! Ouf ! Me voici à quatre pattes, au fond du coffre pour les récupérer. Les mecs du bus et du ferry me regardent un peu interloqués…

Nous montons à bord du ferry, à pied. Nous entrons à l’intérieur mais le salon est en sous-sol. Ça ne donne pas envie, nous préférons rester dehors d’autant qu’il fait beau.

Le bateau commence à s’éloigner. Marie-Anne s’approche, les mains dans les poches et… s’aperçoit qu’elle a oublié son petit sac à dos dans le bus ! Ah mince… ‘Je me disais bien que j’étais à l’aise’, dit-elle. Il est resté au-dessus du siège. Dedans ? Son appareil photo, son passeport, sa carte d’identité, son billet d’avion, ses jumelles… Pas mal de choses importantes finalement. Et malgré tout, elle en rit. Je suis épatée. Moi, à sa place, je serais dans tous mes états. Mais c’est tellement énorme qu’elle en rit. Bon… Il va falloir gérer le truc par contre…

La traversé dure 20 minutes. A l’arrivée, nous allons voir le mec du ferry pour lui expliquer que nous avons oublié un sac dans le bus. Il nous dit qu’il va appeler, baragouine un truc mais c’est pas clair… avec son accent et alors qu’il s’éloigne pour repartir au bateau… Je crois comprendre qu’il va revenir, qu’il faut attendre 1h15… Mais je ne suis pas sûre. Marie-Anne ne comprend pas plus que moi et pense surtout qu’il s’en fiche de son sac. Nous décidons d’appeler la compagnie de bus. Nous allons dans le petit local d’information un peu plus loin où il y a une cabine téléphonique. Problème : il y a 3 compagnies de bus différentes. J’essaie de me souvenir du nom inscrit sur le bus mais je ne suis plus très sûre. Nous tentons un appel, le téléphone n’a pas l’air de fonctionner… Je sors mon téléphone portable : heureusement, il y a du réseau. Premier appel : ce n’est pas la bonne compagnie de bus mais le monsieur me donne le numéro de celle qu’il faut appeler. Je tombe alors sur une femme a qui j’explique le problème : un petit sac à dos, bleu, oublié au fond du bus, au-dessus des sièges.. Très aimable, elle me rassure et me dit qu’elle va contacter le chauffeur de bus pour récupérer le sac et me demande même si je veux qu’on nous le livre à Fetlar, à notre böd. Incroyable ! En France, non seulement tu peux dire adieu à ton sac mais même si on le retrouve, personne ne viendra te le livrer à domicile… L’avantage des petites îles… Je lui dis que ce n’est pas nécessaire. Nous ne voulons pas non plus abuser, nous le récupèrerons quand nous prendrons le bus dans l’autre sens. Ce sera le même chauffeur qu’aujourd’hui nous assure-t-elle.

Une bonne chose de faite… Nous commençons à marcher, en direction du böd. Je regarde l’heure pour avoir une idée du temps que nous allons mettre pour y arriver. Mercredi, nous devrons faire le chemin en sens inverse et le ferry est à 7h50. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est loin et long. Cela fait déjà 1h qu’on marche sur cette route. Nous avons à peine dépassé le camping et d’après a carte, il reste encore au moins 2 miles à parcourir !

Nous ne croisons aucune voiture… Pas la peine d’imaginer faire du stop… Il n’y a pas âme qui vive ici ! Ah si ! Une voiture rouge arrive derrière nous et ralentit à notre niveau. C’est le mec du ferry… avec le sac le Marie-Anne !! En fait, il a traversé avec le ferry dans l’autre sens, récupéré le sac dans le bus qui était encore là et a re-traversé. Ne nous voyant pas à l’arrivée à Fetlar, il a pris la voiture et nous a rejoint sur la route. Gé-nial ! Ces shetlandais sont adorables. Nous nous excusons, nous n’avions pas très bien compris… Pas de problème pour lui, il garde le sourire et repart dans l’autre sens, pour re-traverser certainement.

Et nous marchons… marchons… C’est interminable… Un petit hameau, Houbie. Normalement, notre böd ne devrait plus être très loin. Pas grand monde ici non plus…

Nous faisons une pause au centre d’information. C’est fermé mais il y a un banc dehors où nous pouvons nous poser 5 minutes. Car même si nous avons allégé nos sacs, ça pèse quand même ! Nous reprenons la route, traversons le hameau, prenons un virage, arrivons en haut d’une côte… et apercevons enfin notre böd !

Nous aurons mis presque 2h ! D’accord, la balade est belle mais autant dire que pour mercredi matin, ce n’est pas envisageable : il faudrait partir à 6h du matin et ne pas traîner ! Il faudra trouver une autre solution. Il doit y avoir un service de taxi, le mec de la Viking station m’avait donné un numéro de téléphone. J’appellerai dans les prochains jours.

Le böd est idéalement placé, près d’une petite plage et à deux pas de superbes falaises. La vue sur la baie est splendide. A l’extérieur, une petite table pour rester un peu dehors…

A l’intérieur, rien à voir avec le böd d’Eshaness : électricité grâce à un petit compteur où nous devons ajouter des pièces de 1£, eau chaude, cuisine avec tout l’équipement, salon avec poêle, en plus de radiateurs dans les chambres : le grand luxe !

Nous entrons dans le böd. Deux voyageuses sont déjà là, des françaises. Elles sont arrivées depuis 2 jours et repartent demain matin. Nous échangeons quelques mots avec elles puis préparons à manger. Notre petite marche nous a ouvert l’appétit ! Nous discuterons encore un peu avec les deux filles après le dîner.

Après réflexion, nous décidons de ne pas aller à Whalsay mais de rester une nuit et une journée de plus ici. Le trajet pour y aller n’est pas pratique, nous allons perdre du temps dans les transports, tout ça pour ne rester qu’une petite journée là-bas… Nous préférons nous poser un peu plus longtemps ici. J’appelerai le gardien du böd de Fetlar pour être sûre qu’il y a de la place et il faudra aussi prévenir celui de whalsay.

Je me sens  bien ici, il se dégage quelque chose de spécial sur cette île…Ça me plait bien de rester un jour de plus…

Photos de la journée

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