02 Août 2014 – De Kinsarvik à Stavali

Réveil matinal et départ : ce matin, nous commençons notre trek en Hardangervidda. Nos sacs sur le dos, nous partons vers l’inconnu. Enfin, nous suivons d’abord le même trajet qu’hier : le chemin qui s’enfonce dans la forêt, la rivière sur notre droite.

La météo est bonne, on a de la chance pour le moment. C’est une bonne nouvelle quand on sait qu’on va avoir 1000m de dénivelé pour arriver en haut du plateau. Si on peut éviter les difficultés supplémentaires…

Nous suivons les conseils des retraités norvégiens d’hier et  bifurquons pour suivre la route qui remonte dans la montagne. Ça monte, c’est un peu raide et pas forcément agréable de marcher sur le bitume.

Heureusement, nous arrivons vite sur un sentier qui s’enfonce dans la forêt. Un peu plus raide, nous montons doucement… mais surement.

Je jette un œil à mon GPS. Nous sommes à 500m. La moitié. Nous arrivons au pied de la deuxième cascade.

Arrêt près de la rivière. Nous y croisons un couple de norvégiens. Lui est plutôt austère, elle est tout sourire. Sacré contraste. Elle nous demande si nous allons à Stavali. Oui. Eux aussi.

Nous continuons encore un peu dans la forêt mais cette fois le terrain est un peu plus plat. En tout cas, le chemin est très bien marqué : à aucun moment nous ne nous demandons si nous sommes toujours dessus ou pas. Les “T” rouges, on ne peut pas les louper !

De temps en temps, nous rencontrons des passages avec des dalles, plus ou moins mouillées et donc plus ou moins glissantes. Ce n’est vraiment pas ma tasse de thé et je ne suis pas au bout de mes peines. Car au sortir de la forêt, nous enchaînons avec une succession… de grandes dalles ! C’est l’enfer pour moi… Elles sont mouillées, je n’ai aucune confiance dans mes pieds. Je passe mon temps à regarder par où je pourrais passer sans risquer de glisser. Et ce n’est vraiment pas évident. Nous croisons des personnes en sens inverse. Je n’ose imaginer descendre sur ces dalles glissantes… L’angoisse !

Je peine un peu. C’est le premier jour, je ne suis pas encore rodée. Mon sac ne pèse pas trop mais les jambes sont un peu raides. Je fais des micro-pauses régulièrement.

Un groupe de norvégiens arrive à notre hauteur alors que nous faisons une pause. Nous discutons un peu avec eux. Ils habitent Odda. Ce n’est pas très loin de notre point d’arrivée final. Je leur explique le trajet que nous allons suivre. Eux aussi vont à Stavali. Et bien, je pense qu’il y aura du monde ce soir au refuge…

Nous reprenons notre route. Je peine vraiment. Mon dieu que c’est dur. Et pour couronner le tout, il commence à pleuvoir. Quelques gouttes qui se transforment en une bonne averse. Le vent s’est levé aussi, il fait plus frais. Et que dire de mes dalles déjà glissantes au départ… Je finis par ramper par endroit : les mains par terre, histoire de ne pas m’étaler comme une m… Ma bête noire ? Un lichen noir qui recouvre parfois le sol : redoutable, une vrai patinoire.

Heureusement, la pente commence à devenir moins raide : il semblerait que nous approchions du haut. Nous arrivons près d’un lac et nous nous posons pour déjeuner. Il y a un peu de vent, Nous tentons de nous mettre à l’abri derrière un rocher mais cela ne suffit pas. On se refroidit vite, nous repartons donc rapidement.

D’après la carte, nous sommes censées traverser une rivière à gué. Finalement, nous n’aurons même pas besoin de déchausser. Dernière montée. Devant nous, des montagnes et de petits lacs. Je m’arrête plusieurs fois pour profiter de la vue.

Nous amorçons ensuite la descente vers Stavali. Le chemin est tout tracé.

Tout au long de la route, nous passons près de petits lacs.

Un norvégien nous rattrape et arrive à notre niveau. Il semble vraiment très très sérieux. Et pas très souriant. Un rapide salut, il nous dépasse et continue sa route d’un bon pas. Je ne sais pas où il court mais il y va !

Quelques lacs et cailloux plus tard, nous apercevons le refuge de Stavali. Si proche… Pas tant que ça finalement…

Et bien sûr, il commence à pleuvoir à grosses gouttes. Une sacrée rincée. Le refuge ne me semble pas si loin. Du coup, je ne mets pas mon pantalon de pluie. Erreur. En 5 minutes, mon pantalon, lui, est trempé. Pour le coup, nous arrêtons de flâner et nous avançons d’un bon pas.

Arrivée au refuge. Il y a beaucoup de monde dont les différents norvégiens que nous avons croisés en route. Nous commençons par aller étendre nos affaires dans la “drying room”. Un monsieur allume le poêle : c’est une sacrée bonne idée. Puis nous allons nous inscrire dans le cahier. Le gardien du refuge nous attribue la chambre 7. Il y reste deux lits de libre, ils sont pour nous. Il nous informe également que ce soir, ils fêtent l’anniversaire du refuge qui a 75 ans. Il y a une petite fête et le repas est offert à tout le monde. Un “Julegrøt”, porridge norvégien. Nous sommes bien sûr les bienvenues.

Nous montons dans notre chambre pour poser nos affaires. Un groupe de norvégiennes y a déjà pris place, nous discutons un peu avec elles. Elles sont étonnées que, pour une première fois en Norvège, nous ayons choisi le Hardangervidda. Et elles sont aussi impressionnées par nos sacs ! “Vous portez votre nourriture ?? Mais vous ne saviez pas qu’on pouvait en acheter dans les refuges ?”. Ah non… Bon en même temps, cela nous permet de nous arrêter où on veut, et de planter notre tente n’importe où. Là aussi, elles sont épatées qu’on porte notre tente… En fait, nous allons vite comprendre que ici, quand les gens partent randonner, ils prennent un petit sac et vont de refuge en refuge. Forcément, pas de nourriture, pas de tente, pas de duvet. Même pour l’eau, ils ne prennent que le minimum avec eux et ont tous une sorte de tasse en bois accrochée sur leur sac, pour boire l’eau dans les rivières. Elles nous disent qu’elles arrivent du refuge de Torehytta, notre étape de demain. Une très belle balade apparemment. L’étape qu’elle a préférée.

Elle nous demande d’où nous venons. Moi de France, Christine de Belgique. “Et vous vous comprenez ?” me demande-t-elle ? Oui, oui, c’est la même langue. Cela nous amuse mais en fait, d’autres personnes nous poserons la même question plus tard. Il faut croire que ce n’est pas si évident que cela pour les gens.

Nous flânons dans le refuge. En bas, dans le salon, les tables sont dressées. Dehors, un jacuzzi : toutes les norvégiennes sont déjà en train de tremper dedans, bière à la main. L’ambiance a l’air joyeuse !

18h. La fête commence. Certains sont venus exprès pour l’événement. Nous nous installons à une table avec deux jeunes norvégiennes.

A peine assises, on nous apporte de la charcuterie et le fameux porridge. Voilà à quoi cela ressemble :

Il arrive nature sur la table, on y rajoute du beurre, du sucre et de la cannelle. C’est plutôt bon. Mais c’est bizarre de manger un plat sucré avec de la charcuterie.

Pendant le repas, plusieurs personnes prendront la parole à tour de rôle. Bien sûr en norvégien, bien sûr on ne comprend rien… D’ailleurs, je crois que nous sommes seules non-norvégiennes dans l’assistance. Nous nous contentons donc d’applaudir en même temps que tout le monde. Notre copine norvégienne croisée dans la chambre fait un discours elle aussi.

Et pareil pour le marcheur si sérieux qui nous a dépassé en chemin aujourd’hui. Lui, en plus, s’est mis sur son 31 !

Après tous ces longs discours, place à la musique. Un homme et une femme prennent leur guitare et interprètent plusieurs chansons.

C’est sympa mais je commence à m’endormir un peu sur ma chaise. La fatigue de la journée se fait sentir… Nous aurons encore droit à un rapide discours puis c’est terminé. Les gens restent en bas à discuter, moi je monte m’allonger un peu : je suis épuisée. Je profite du calme pour écrire un peu.

Demain Torehytten. Une bonne vingtaine de kilomètres nous attendent, soit 7 de plus qu’aujourd’hui. Et pour le moment, la pluie tombe toujours dehors.

Photos de la journée

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