Il est 9h lorsque tout le monde se rassemble devant le refuge pour le départ. Le temps est brumeux et il fait un peu frais. Mais il ne pleut pas. Carine décide de diviser le groupe en deux. Les plus rapides partiront devant tandis que les autres suivront. Mais pour la première demi-heure, nous restons tous ensemble.
Nous commençons à remonter la vallée et laissons le refuge derrière nous.
A peine partis, notre attention est attirée par un troupeau de rennes qui se promène le long de la rivière. Il parait que ce n’est pas si évident d’en voir au Jotunheimen. Pourtant ce ne seront pas les seuls que nous verront de la journée.
Cette fois, le groupe se sépare. Je reste dans le second pour prendre mon temps. Et surtout, prendre le temps de faire des photos et d’admirer les paysages. Je n’ai pas envie de courir surtout quand je vois le chemin couvert de rochers qui nous attend… Finalement, la majorité du groupe reste ensemble.
Face à nous, le glacier que nous avons entre-aperçu hier en haut du Glittertind est aujourd’hui bien visible. Une lueur s’en dégage dans le brouillard.
Quelques gouttes de pluie… Nous enfilons les sur-pantalons même si ce n’est pas très méchant. On commence à se méfier…
Nous arrivons au bout de la vallée, au pied d’une petite montée que nous allons devoir gravir. Le passage est délicat , c’est un champ de rochers…
Ce ne sera encore pas une partie de plaisir à traverser ! Nous avançons doucement sur les rochers glissants, en faisant bien attention à là où nous mettons les pieds. Doucement mais sûrement, nous arrivons au sommet. Je jette un œil sur la vallée en contre-bas. Contente d’être en haut…
Une fois passé le sommet, nous arrivons face à un premier lac.
Le spectacle des couleurs s’offre à nous… Celle de l’eau attire d’abord mon attention.
Puis celles des montagnes qui nous entourent, tandis que le ciel bleu fait son retour.
Mais alors que nous admirons ces paysages, le chemin qui se présente à nous est beaucoup moins réjouissant… Rochers, pierres, encore et encore… Nous ne sommes pas au bout de nos peines et on dirait que la montée précédente était loin d’être la partie la plus compliquée et la plus pénible !
Ces rochers sont particulièrement glissants. Je ne suis pas toujours à l’aise sur mes pieds et je manque de glisser plusieurs fois. Je range les bâtons pour avoir les mains libres et pour m’en servir comme appui plusieurs fois.
Nous arrivons alors sur la vallée… dont le sol est recouvert de pierres !
Certes, ce ne sont pas des rochers… Mais ce n’est encore pas l’idéal pour les articulations… Amis trekker, si vous avez les chevilles ou les genoux fragiles, oubliez le Jotunheimen !
Malgré tout, nous oublions vite ce terrain difficile quand nous découvrons le spectacle des montagnes et des glaciers. Magique Jotunheimen…
Nous croisons ici l’autre partie de notre groupe. Eux viennent de terminer leur pause déjeuner et ils repartent. Nous, nous avançons encore un peu avant de nous arrêter. Pique-nique sous le soleil… Je retire le pantalon de pluie, la veste et me voici en t-shirt.
Et nous repartons. Un peu plus loin, une rivière. Nous avions un doute sur sa profondeur et sur le fait que nous allions devoir la traverser à gué. Finalement, il n’en est rien et cela nous fait même bien rire…
De l’autre coté, un lac vert. L’eau vient des glaciers, d’où cette couleur si particulière. Et la montagne, noire…
Par la suite, les pierres s’adoucissent, ce qui soulage nos chevilles. Un peu plus loin, nous croisons un nouveau troupeau de rennes.
Peu de temps après, certaines personnes du groupe s’arrêtent net devant une pierre : un lemming se cache en-dessous… Tous le monde attend qu’il sorte… mais l’animal est bien trop malin… Moi, j’en ai vu tellement en Hardangervidda…
Nous continuons notre route et le groupe s’égrène un peu. Je me retrouve seule et ce n’est pas déplaisant. De nouveau quelques rennes, beaucoup plus proches cette fois.
Face à moi, les montagnes, les glaciers, une chute d’eau. La dernière ligne droite avant d’arriver au refuge.
Nous essuyons une petite averse avant d’arriver sur une route goudronnée. C’est bizarre après avoir été plongé en pleine nature depuis trois jours. Et le refuge s’avère être un véritable village. Carine distribue les clés des chambres. Des chambres de trois. Je me sépare de mon groupe de français pour aller avec Britta et Kari, les deux norvégiennes.
Après nous être installées et avoir pris notre douche (bien méritée), nous nous retrouvons tous dans le grand salon. Puis diner à 18h30. C’est tôt !! Il s’agit d’un véritable restaurant et le repas est à nouveau délicieux.
Ce soir, tout les monde a mal aux genoux. Et Robert a chuté à son tour. Mais rien de grave, juste une petite marque au front. Satanés rochers…
Notre nouveau guide est aussi arrivé et nous faisons connaissance. Gerda. Tellement différente de Sissel. Si dynamique et si joyeuse ! Nous discutons un moment avec elle.
Ce soir, la météo est redevenue maussade. Mais par la baie vitrée, la vue sur les montagnes est imprenable. Je savoure…
Je rejoins ensuite ma chambre et mes colocataires. Four-rire entre Britta et Kari. Je ne comprends rien à ce qu’elles se disent en norvégien. Mais le fou-rire est communicatif. Nous rions toutes les trois. Et la journée s’achève sur cette note joyeuse.
Photos de la journée
