27 août 2017 – Le refuge

Le vent s’est renforcé et a soufflé fort toute la nuit. Réveillée à plusieurs reprises, j’écoute le sable s’abattre sur la tente à chaque rafale. Au petit matin, nous découvrons qu’il s’est immiscé partout dans la tente. Transporté par le vent, il s’est faufilé dans les ouvertures et les aérations et a non seulement recouvert nos sacs dans l’abside mais aussi nos duvets dans la tente elle-même. Mon matelas jaune est recouvert d’une fine pellicule noire. Joli contraste.

Petit déjeuner réduit aux céréales, pas de café. Nous économisons l’eau pour pouvoir boire un peu dans la journée. Normalement, nous devrions trouver de quoi remplir nos poches à eau aujourd’hui mais rien n’est moins sûr… Où ? Quand ? Difficile à dire dans cette région de l’île.

Nous plions le camp et partons. Le vent est toujours de la partie et cette fois, c’est nous qui nous retrouvons vite couverts de poussière. Derrière nous, le Vatnajökull et les champs de lave où l’on aperçoit la poussière voler.

Le chemin est au début assez monotone. Lave, lave, lave suivie d’une grande étendue de pierres damées. Nous avançons tels des robots, luttant contre le vent qui me fait parfois vaciller.

Ce matin, les jambes sont lourdes et j’ai l’impression d’avancer moins vite que les autres jours.

Soudain, au milieu de nulle part, un énorme cratère dans le sol. Nous nous arrêtons à coté pour faire une pause. Difficile de se mettre à l’abri du vent, nous repartons rapidement.

Nous arrivons à proximité de Kistufjell. Notre objectif aujourd’hui est d’atteindre une cabane blottie au creux des montagnes pour espérer y trouver un peu d’eau. Cabane d’urgence au milieu de nul part, les rangers y déposent de l’eau de temps en temps. Car tout autour, aucune rivière ne permet de se ravitailler dans le coin.

Nous continuons la route en visant la montagne qui est face à nous.

Une piste se démarque et serpente dans le champ de lave, la cabane ne doit être très loin…

… et en effet, en y regardant de plus près, nous l’apercevons. Elle repose au pied de la montagne se confondant pratiquement avec la couleur du sol.

A deux pas, le glacier, toujours… (et  plus près, un fil pour trouver les toilettes sèches en pleine nuit ou par tempête)

Nous ouvrons la cabane. C’est petit mais très fonctionnel. Une première pièce pour cuisiner, une seconde pour manger et dormir. Un poste radio pour appeler les secours et de quoi tenir quelques jours si on se retrouve bloqué ici (gaz, bougies, allumettes, …).

Mais surtout, nous trouvons dans la cuisine quelques bidons et bouteilles d’eau : enfin ! Elles sont déjà bien entamées mais nous pouvons en prendre un peu quand même.

Nous décidons de rester ici le reste de la journée et d’y passer la nuit. L’incertitude de trouver un complément d’eau en chemin nous y incite, la fatigue qui s’installe finit de nous convaincre. Ceci dit, cela nous obligera à rallonger l’étape de demain… Mais camper ce soir avec ce vent, cela augurerait une nuit agitée !

En feuilletant le livre d’or, nous tombons sur plusieurs messages indiquant la présence d’une source, quelque part dans la montagne. Il y a un descriptif précis pour aider à pour trouver l’endroit et le point GPS est même indiqué. Cependant, en remontant dans le livre d’or, un message récent indique que la source n’existe plus… Dans le doute, nous décidons de tenter notre chance et de partir à sa recherche. Au fond, nous voulons y croire ! Ce sera donc notre mission de l’après-midi. Nous prenons toutes les gourdes, bouteilles et poche à eau, et partons.

Dehors, le ciel chargé se matin s’est dégagé, même si le vent souffle toujours.

On ne peut pas dire qu’il y ait grand-chose autour de nous, le paysage reste très désertique.

Nous remontons le flan de la montagne, trouvons les rochers près desquels nous devrions trouver une grosse pierre où coulerait la source. 

Cette fameuse pierre, nous la trouverons. Des traces d’humidité aussi et visiblement, certains avant nous ont creusé le sol. Mais de l’eau qui coule, non. Le dernier message du livre d’or disait vrai, la source semble avoir disparu.

Nous rebroussons chemin mais je décide avec l’un de mes camarades de continuer la quête de l’eau. Un peu plus loin, en direction du glacier, on aperçoit de l’eau. Ça ressemble à une rivière boueuse mais qui sait… Nous décidons d’aller voir de plus près. Et ce sera payant. Cette eau s’écoule en fait d’un grand névé qui fond doucement. Nous y retrouvons Mika qui est déjà en train de récupérer de l’eau. Nous nous y mettons à notre tour. Nous remplissons tous les récipients que nous avons et regagnons la cabane. Un peu plus tard, le reste de la troupe ira à son tour faire le plein. Nous aurons donc de quoi cuisiner ce soir et demain matin, mais aussi de quoi boire demain dans la journée, sans vider les réserves de la cabane.

Nous finissons de nous installer pour le reste de la journée. Demain, la météo s’annonce maussade mais le vent devrait se calmer.

Nous passons le reste de l’après-midi à jouer au UNO. Avant de partir, j’avais glissé le jeu de carte dans mon sac. Au fil de mes voyages, j’ai remarqué que c’était une valeur sûre.

Dîner.

Dodo.

A suivre, après une bonne nuit de sommeil.

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