02 Août 2019 – Patan et Swayambhunath

Cette seconde journée commence comme la première, en terrasse. Le soleil brille et il fait déjà très chaud. Comme hier encore, nous gagnons l’artère principale en bas de notre hôtel pour trouver un taxi. Nous repérons d’abord l’arrêt de bus pour demain, ce qui n’est pas forcément chose aisée à Katmandou…

Et nous partons ensuite à la recherche d’un taxi. Nous retrouvons celui d’hier, qui nous a emmené à Pashupatinath. La négociation est vite réglée, nous partons en direction de Patan. Nous avons prévu d’y passer la journée, non seulement pour visiter la place royale mais aussi pour rencontrer Dominique, un français qui aurait dû venir avec nous au Mustang. Des raisons personnelles l’obligent à rentrer en France mais nous passerons au moins cette journée ensemble.

45 minutes après notre départ de Thamel, et après un nouveau trajet dans la jungle des voitures et la poussière, nous arrivons à l’hôtel de Dominique à Patan. Le temps de faire connaissance quelques minutes et nous partons en direction de la place du palais royal.

En chemin, nous nous arrêterons dans une boutique spécialisée en bols tibétains. Anne souhaite en acheter un. Mais choisir le bol adéquat n’est pas l’affaire de 5 minutes. Le vendeur nous fera d’abord une démonstration de soins avec les vibrations d’un bol de grand format, avant de nous faire écouter le son de bols de plus petites tailles.

7 métaux sont employés pour l’élaboration d’un bol. Chaque métal se rapporte à l’un des 7 chakras, en lien aussi avec les 7 astres visibles (le Soleil, la Lune, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne). D’une plaque de cet alliage, les bols traditionnels sont façonnés au marteau, contrairement aux bols modernes, tournés à la machine. Notre choix se portera vers les bols traditionnels. Nous voici partis pour une longue séance d’écoute des tonalités des différents bol, chacune correspondant à un chakra. Nous tentons chacun notre tour de les faire résonner avec un bâton de bois, en le faisant tourner lentement sur le bord du bol. Et ce n’est pas quelque chose de facile à faire. Il nous faudra plusieurs tentatives avant de réussir à en faire sortir un son. Au final, nous resterons 1h dans la boutique etAnne repartira avec deux bols tibétains.

Nous quittons la boutique et arrivons aux portes de la place du palais royal, où nous achetons notre ticket.

Sur la place, plusieurs bâtiments endommagés par le tremblement de terre de 2015 sont en cours de re-construction, tandis que certaines maisons tiennent toujours avec des étais.

Une grande partie des bâtiments de la place sont tout de même toujours debout. Nous déambulons au milieu et passons de l’un à l’autre. La colonne de Garuda, l’homme-oiseau fait face au temple de Krishna Mandir, tout en pierre sculptée. Construit par le roi Siddhinarsingh Malla en 1637, le temple à 3 étages arbore des colonnes soutenant un sikhara (flèche), dans le style de l’Inde du Nord. Malheureusement, les non-hindous ne sont pas autorisés à entrer à l’intérieur. Nous resterons donc à la porte.

Nous continuons la visite en allant faire un tour dans le musée.

Là, nous en apprenons un peu plus sur la culture népalaise et l’architecture mais aussi sur les traditions hindouistes et bouddhistes. Une partie de l’exposition explique que le site a été classé de façon à protéger ses bâtiments qui se détérioraient. Ils ont alors fait l’objet d’un programme de restauration de 2005 à 2015. Jusqu’au tremblement de terre, qui a détruit une partie du travail qui venait d’être achevé. La vie est un éternel recommencement…

Les lieux sont en tout cas magnifiques. La briques et les sculptures en bois se côtoient, c’est passionnant de regarder tous les détails. Nous passons de bâtiment en bâtiment, de cours en cours.

Nous sortons du musée et revenons sur la place.

Une autre colonne fait face au temple Narsimha. Datant de 1589, il est en pleine reconstruction. Sur la colonne de pierre trône le roi Yoganarendra, sous le serpent cobra et flanqué de ses épouses.

Nous continuons vers Sundari Chowk, une place intérieure célèbre pour son Tusha Hiti, un bassin qui servait aux bains rituels de la famille royale.

Nous pénétrons dans la galerie, en prenant soin de retirer nos chaussures à l’entrée. Dans les étages, le sol en terre battu a été restauré comme à l’origine, ainsi que ses fenêtres de bois sculpté. Sensation très agréable de marcher pieds nus sur ce sol si doux…

Par la fenêtre, nous pouvons admirer la rue et son animation.

En montant au dernier étage, nous arrivons sur une coursive qui permet de faire le tour du bâtiment. De grands panneaux en bois sculpté forment une barrière avec l’extérieur mais des fenêtres permettent d’avoir une vue superbe sur Tusha Hiti et la place.

Je redescends, remet mes sandales. Cette terre battue aura laissé une fine couche de terre orange sur la plante des pieds.

Nous quittons la place et allons déjeuner au café Swotha situé dans les petites rues aux alentours.

Après le déjeuner, nous prenons un taxi et partons en direction de Swayambhunath, plus connu sous le nom de Monkey temple et situé sur une colline à l’ouest de Katmandou. Le site surplombe la ville.

« Dans la Mythologie, la légende veut que la vallée entière de Katmandou était autrefois occupée par un lac, dans lequel a grandi un lotus. La vallée fut alors appelée Swayambu (« auto-créé »). Le Bodhisattva Manjusri eut une vision du lotus à Swayambhu et s’y rendit pour le vénérer. Voyant que la vallée pouvait être une bonne base pour rendre le site plus accessible aux pèlerins humains, Manjusri de son épée ouvrit un passage à Chovar. L’eau fut drainée du lac, quittant la vallée dans laquelle Katmandou se trouve maintenant. Le lotus s’est transformé en une colline et la fleur est devenue le stupa de Swayambhunath. »

Swayambhunath est un site religieux parmi les plus anciens du Népal. Considéré comme bouddhiste, il est révéré à la fois par les bouddhistes et les hindouistes. Ici les religions se côtoient et se mêlent sans que cela ne pose problème. Voilà qui fait réfléchir…

Le taxi nous dépose au parking le plus haut : nous ne ferons donc pas le chemin des pèlerins en montant les 365 marches. Un peu dommage mais j’avoue qu’après la matinée à Patan, je ne suis pas mécontente d’éviter cette montée.

Lorsque nous arrivons, nous comprenons rapidement d’où vient ce surnom de Monkey temple. Car des singes il y en a partout. Ça court, ça vit sa vie tranquille au milieu des pèlerins et des touristes.

Les chiens ne sont pas en reste non plus. Comme dans les rues de Katmandou, ils vivent occupe la place, dormant et se dorant la pilule sur les trottoirs la journée (et aboyant la nuit…).

Nous montons dans les petites rues, en direction du Stupa. Ici et là, au pied des temples, des échoppes se sont mises en place, vendant divers produits.

Le site semble avoir été assez préservés du tremblement de terre de 2015, même si on constate quelques stigmates sur certains bâtiments.

Nous faisons le tour des lieux, longeant un mur de moulin de pierre, déambulant entre les petits sanctuaires, les temples hindous…

Tout en haut, un Stupa domine la colline. Avec toute sa symbolique :

 » Le dôme à la base représente le monde entier. Quand une personne s’éveille (représentée par les yeux de sagesse et de compassion) des liens du monde, la personne atteint un état plus élevé. Les treize pinacles au-dessus de lui symbolisent le fait que les êtres sensibles doivent traverser les treize étapes d’éclaircissement pour atteindre la Bouddhéité. »

Chaque matin, des centaines de pèlerins montent les 365 marches pour arriver en haut de la colline, et faire une série de circumanbulations dans le sens des aiguilles d’une montre, autour du Stupa.

Un peu plus loin, un promontoire offre une vue imprenable sur Katmandou et ses maisons colorées. Un rayon de soleil et une belle lumière viennent raviver encore un peu plus les couleurs.

Nous restons un moment ici, à regarder le ville mais aussi les singes qui font les pitres un peu partout.

Puis nous repartons. Dominique en direction de Patan, nous en direction de Katmandou. Nous trouvons un taxi mais à cette heure, c’est l’enfer puissance 10 coté trafic. Nous finissons par dire à notre chauffeur de nous déposer avant Thamel pour continuer à pied. Déposées au bord d’une grosse artère, nous nous demandons comment nous allons réussir à traverser… Nous ferons comme tous les népalais : nous avancerons lentement au milieu de la route, laissant les motos, voitures et autres véhicules nous contourner. Dans ce genre de situation, mieux vaut ne pas trop réfléchir et se dire que les habitants sont habitués à voir débouler n’importe qui / quoi sur la route.

Nous gagnons saines et sauves sur le trottoir d’en face. Pas sûre d’avoir envie de recommencer de si tôt !

Nous décidons d’aller faire un tour dans la vieille ville. Hélas, il est tard et il commence à faire nuit. Dommage car je me serais bien perdue un peu plus dans les petites ruelles. Ici, les vieux bâtiments ont bien souffert du tremblement de terre. Beaucoup tiennent avec des étais.

Nous croisons régulièrement des autels et autres petits temples dans les rues. Nous arrivons sur une place animée, où chacun vient vendre ses légumes, fruits et épices. Un groupe de personne passe en jouant de la musique. Ils s’arrêtent devant un temple, se signent et repartent en direction d’un autre.

En repartant à l’hôtel, nous essuyons une belle averse de mousson. Nous rentrons dans un restaurant d’hôtel pour nous mettre à l’abri et décidons de nous poser ici pour manger un morceau. Ce sera une bonne soirée autour d’une pizza (excellente !) et d’un verre de vin rouge.

Retour à l’hôtel où nous récupérons nos passeports à l’accueil, et les enveloppes pour notre guide. Les permis de trek sont prêts, à nous le Mustang ! Bouclage des sacs. Demain, direction Pokhara !

Photos du jour à Patan :

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Photos du jour à Swayambhunath :

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