10 août 2019 – Journée à Lo Mantang et ses alentours

Le réveil sonne à 5h40. Nous nous habillons rapidement et partons pour le monastère, encore un peu endormies. Nous arrivons à celui où doit se dérouler la cérémonie pour les moines adultes. Mais nous apprenons qu’elle ne commence qu’à 7h. Nous avons 1h d’avance… Cependant, dans un autre monastère, une cérémonie est bien prévue à 6h, pour les jeunes moines et les enfants.

Nous repartons dans les rues de la ville. Nous suivons les silhouettes qui se glissent entre les habitations et se faufilent jusqu’au monastère, les moines plus âgés accompagnant les plus jeunes.

Nous entrons dans le monastère et prenons place sur les cotés. Les moines ont pris soin de déposer quelques matelas pour que nous puissions nous asseoir. La cérémonie commence. Comme à Kagbéni, les moines récitent leurs mantras en boucle en se balançant. Là encore, nous en voyons certains bailler, se gratter la tête, la pencher et s’appuyer sur leur voisin.
Un peu en retrait, de très jeunes moines. Eux se contentent de regarder la cérémonie, plient les foulards et dorment, parfois.
Lorsque le moine qui mène la cérémonie annonce la fin, les moines poussent un cri de joie et se hâtent de sortir.

Nous, nous sortons calmement et retournons à la guesthouse pour prendre notre petit déjeuner.

Il est 8h et nous nous mettons en route. Aujourd’hui, nous allons visiter des habitations troglodytes et deux monastères, un peu plus au nord de Lo Mantang. Mais nous serons divisés en deux groupes. Anne, nos amis croates et leur guide iront là-bas à cheval, tandis que moi, j’irai à pied avec Dam.

Nous quittons la guesthouse tous ensemble, avec deux chevaux. Nous récupérerons les deux autres à la sortie de la ville, au bord de la rivière par laquelle nous sommes arrivés la veille. Le groupe qui va partir à cheval se prépare.

A ce moment, un groupe de cavaliers népalais passe au galop. Vêtus de leurs plus beaux costumes, ils sont en route pour la cérémonie qui va se dérouler à Ghar Gumba.

Dans notre groupe, tout le monde est prêt, nous partons. Les cavaliers devant, Dam et moi derrière. Au début, nous marchons ensemble, les chevaux marchant au pas et tout le monde suivant le même chemin.

Sur la route, nous croisons plusieurs ruines. D’abord l’ancien château de Lo Mantang, niché tout en haut d’une colline. Un peu trop exposé, il sera abandonné pour un nouveau palais construit en bas, là où se dresse aujourd’hui la ville. Mais aussi d’anciennes maisons où se sont réfugiés des tibétains, et de très anciens shörtens.

En jetant un œil derrière nous, nous pouvons admirer Lo Mantang et ses fortifications sur fond de ciel bleu. Magique.

Un peu plus loin, nos chemins se séparent. Les cavaliers vont continuer à suivre la route, tandis que nous, nous allons prendre de petits sentiers sur la rive opposée de la rivière. Nous les regardons s’éloigner.

Nous traversons la rivière pour rejoindre l’autre rive. Là, nous passons près d’un groupe d’habitations qui semblent désertes. Nous suivons le petit chemin qui s’enfonce vers le fond de la vallée. A chaque fois, à proximité des habitations, des shörtens et des drapeaux de prières se dressent, comme il est de coutume ici.

Le chemin que nous suivons est vraiment très joli. Il longe les champs de colza, de sarrazin et traverse plusieurs petits bourgs.

Nous arrivons au petit village de Dhuk. Ici, la falaise est truffée de grottes qui ont longtemps été utilisées comme habitations. Nous pouvons voir encore pas mal des murs qui avaient été rajoutés. A la sortie du village, on aperçoit même une habitation récente, aménagée dans la falaise. Elle semble bien moderne et fraîchement refaite. Dam monte les marches et toque à la porte pour voir s’il y a quelqu’un. Il aurait aimé visiter cette maison. Manque de chance, ses habitants sont absents.

Au-dessus du village et des falaises, on aperçoit aussi de nombreuses ruines de maisons. Un temps habitées, elles ont été abandonnées pour de nouvelles maisons plus modernes. Ici, quand une maison n’a plus le confort escomptée, on la quitte pour une autre, sans tenter de la rénover ou de la moderniser.

Nous arrivons à proximité de la grotte de Sija Jong, où nous devons retrouver nos amis cavaliers.


Sija Jong, ce n’est pas une simple grotte. C’est un véritable immeuble ! 4 étages, 108 chambres sculptées et des fenêtres qui creusent un tunnel. De l’extérieur, c’est assez impressionnant !

Je dépose mon sac devant et nous nous dirigeons vers l’entrée. Les autres sont déjà à l’intérieur, nous les apercevons par les fenêtres.

A l’intérieur, cette grotte est tout aussi impressionnante : c’est un véritable labyrinthe ! Nous passons de pièce en pièce, parfois en nous faufilant par de petites ouvertures, parfois en sautant au-dessus d’un trou ; et nous passons d’étages en étage grâce à des échelles en bois. Une chose est sûre : à en juger par la hauteur des plafonds, les habitants ne devaient pas être très grands à l’époque !

Nous restons un petit moment, inspectant chaque recoins. Lorsque nous ressortons, nous nous dirigeons vers le monastère de Niphu, niché lui aussi au creux d’une falaise.

Nous pénétrons à l’intérieur où un jeune homme nous accueille. Il nous raconte l’histoire du monastère et celle de l’école des moines. La salle est petite mais on y retrouve tous les accessoires utilisés lors des cérémonies.

Sur le coté, une salle avec de petites bougies qui se consument. Je rentre. Comme toujours, il fait très chaud dans ce genre de salle. A l’intérieur, deux jeunes moines nettoient les bougeoirs.

Ils me regardent du coin de l’œil et l’un d’entre eux finit par me demander d’où je viens. « France ». A ce moment, je le vois ouvrir les yeux en grand, regarder l’autre moine et se tourner à nouveau vers moi avec un large sourire : « Euh… MBappé ! Euh… Griezmann ! ». Perdue au fin fond du Népal, je m’attendais à tout sauf à ça ! Le foot est vraiment sans frontières !!

Nous quittons ce monastère pour aller en visiter un second, Garphu. Lui aussi est petit mais beaucoup plus rudimentaire.

La visite terminée, nous nous dirigeons tous vers Gom, le petit hameau qui se trouve à coté de route qui mène à Lo Mantang. Mais Dam ne nous suit pas tout de suite. Il retourne d’abord chercher les chevaux des cavaliers, restés un peu plus loin, de l’autre coté de la rivière.

Quand il revient, l’image est pleine de contrastes : les chevaux, la moto ; les grottes et des habitations plus modernes ; lui en habits de trek et deux jeunes moines avec leurs robes bordeaux.

Les quatre cavaliers remontent sur leurs chevaux et prennent la route du retour. Dam et moi devons rentrer à pied, par la même route. Mais nous avons très faims. Nous restons donc ici, le temps de manger une soupe. Nous entrons dans une sorte de restaurant de fortune. Nous nous installons au fond de la pièce, sur des banquettes. De chaque coté de la pièce, des népalais sont installés, habillés de leurs costumes traditionnels du Mustang, et discutent entre eux.

A notre droite, un homme et deux femmes sont attablés et boivent dans des tasses. Dans la carafe en face d’eux, le liquide est transparent et ressemble à de l’eau. Sauf que ce n’est pas du tout de l’eau mais un vin local qui s’apparente à de l’eau de vie. Et visiblement, ils n’en sont pas à leur première tasse…

Ils nous regardent et discutent entre eux. Dans un dialecte local que Dam ne comprend qu’en partie. L’une des femmes lui demande si elles peuvent nous chanter une chanson, si cela ne nous dérange pas. Nous lui répondons que non et les deux femmes commencent à chanter. Nous filmons la scène. A la fin, la femme vient me rejoindre pour que je lui montre ce que cela donne. Elle demande à Dam de prendre une photo de nous deux, puis lui demande de prendre une photo de moi avec elle et l’autre femme. Je m’assied à coté d’elles sur leur baquette. Elle me donne alors une partie de leur costume : le chapeau, le châle et la grande broche en argent. Ça devient un peu cocasse… Elles me parlent mais je ne comprends rien… sauf qu’elles sont complètement ivres ! Elles ont un peu de mal à me laisser partir, j’ai l’impression qu’elles veulent que je boive avec eux ! Dam me fait signe de venir. J’arrive à m’extirper, nous les saluons et nous sortons. Dehors, nous sommes pris d’un énorme fou-rire !

Nous prenons la direction de Lo Mantang, en suivant la route. En chemin, nous croisons quelques locaux qui rentrent eux aussi en ville.

La route descend, nous marchons vite et nous arrivons rapidement à la guesthouse où Anne nous attend. Là, nous nous installons dans la salle à manger pour… déjeuner ! Je n’ai pas encore digéré la soupe de tout à l’heure qu’on me sert un Dal Bhat. Me voilà gavée pour le reste de la journée… Je ne sais pas comment je vais pouvoir avaler le dîner ce soir…

A 16h, nous ressortons pour aller visiter deux monastères. Dans le premier, une cérémonie est en cours en l’honneur de Guru Rinpoché. Nous restons pour assister à la fin de la cérémonie et un moine reste ensuite pour nous raconter l’histoire du monastère.

Nous ne pouvons pas rester longtemps dans le second monastère car nous arrivons un peu tard, il est sur le point de fermer. Les moines acceptent cependant que nous le visitions rapidement. L’intérieur est très sombre mais on peut apercevoir deux grands bouddhas de chaque coté de la pièce.

Nous sortons et montons sur le toit. Dam nous laisse alors, nous avons quartier libre jusqu’au dîner. Nous restons un peu sur le toit mais un petit moine vient nous voir et nous demande de sortir. Cette fois, le monastère doit fermer.

Nous nous promenons alors dans les rues de Lo Mantang et flânons dans les petites boutiques. J’achète de l’encens, un bracelet. Nous entrons dans une autre boutique, prenons notre temps. Peut-être un peu trop… Dam finit par pointer le nez dans le magasin où nous sommes. L’heure du dîner approche et ne nous voyant pas revenir, il est retourné en ville pour nous chercher.

Il est 18h30. C’est l’heure de manger. Encore. Je n’en peux plus et pourtant, je vais me forcer à avaler une nouvelle soupe. C’est mon 4ème repas de la journée mais cette fois, ce sera le dernier. Je reste ensuite un peu dans le salon pour écrire, avant de monter me coucher.

Demain, nous quittons Lo Mantang, pour continuer notre périple. Nous repartons dans la direction inverse, celle qui va nous ramener à Jomsom dans quelques jours.

Photos de la journée

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