06 août 2013 – En route pour le nord

Réveil un peu (trop) tard. Nous devons aller récupérer la voiture de location à 9h et il est déjà 8h15. Je me dépêche mais nous prendrons finalement le temps de petit-déjeuner.

Nous partons ensuite chez le loueur de voiture. Un vrai bonhomme des Shetland, avec le bon accent d’ici qui va avec. Nous signons les papiers, il nous fait quelques petites blagues et nous voici avec les clefs en main. Une petite Kia, prénommée SVII Cux… son immatriculation. C’est Marie-Anne qui va prendre le volant en premier. Et c’est parti pour la conduite à gauche. On est hyper concentré pour savoir où tourner, pour prendre les ronds points à gauche, pour savoir de quel coté de la route aller… La boite de vitesse craque un peu au début (pas évident avec le levier de vitesse à gauche). Heureusement, le camping n’est pas loin. Nous nous garons sur le parking en dehors du camping, plus facile d’accès.

Il faut démonter les tentes et ranger les sacs. En 20 minutes, c’est fait ! Passage par l’accueil pour rendre la clé du bâtiment avec les commodités et cette fois, c’est le vrai départ. Nous chargeons la voiture et partons en direction du nord-ouest, vers Eshaness. Mais nous décidons d’abord d’aller du coté de West-mainland pour nous promener un peu le long de la côte.

Nous traçons la route. Tout va bien, même si c’est parfois un peu compliqué de passer les vitesses de la main gauche. Cela fait environ 15 minutes que nous sommes parties de Lerwick. Une voiture nous double, se rabat devant nous avec les warnings et se gare sur le coté. Les personnes nous font signe de nous arrêter. Ah zut… Ça commence fort… Qu’est-ce qui se passe… Je baisse la vitre, un monsieur s’approche. ‘Il y a un problème avec votre roue arrière, on dirait qu’elle bouge. Vous ne sentez pas des vibrations quand vous conduisez ?’ Je demande à Marie-Anne… Ben non, on ne sent rien. ‘C’est une voiture de location?’, me demande-t-il. ‘Oui’. ‘Et bien vous devriez retourner à Lerwick et faire vérifier cette roue, c’est plus prudent.’ En effet…

Demi-tour et retour au point de départ. Le loueur passe un coup de fil et nous dit de passer au garage Kia à la sortie de la ville. Nous voici devant la porte du garage. Nous allons voir un mécanicien pour lui expliquer notre problème. Il m’explique qu’il n’est pas au courant, qu’il ne sait pas si leur planning leur permet de s’en occuper aujourd’hui. Il me demande de le suivre et m’amène en face d’une porte. Il me dit de monter deux étages et de demander en haut un certain ‘Colin’. Ok. Je monte et arrivée en haut des deux étages, la porte s’ouvre. Je me retrouve face à face avec un mec qui me dit bonjour et me demande s’il peut l’aider. Je vois alors un badge sur son t-shirt sur lequel est écrit ‘Colin’. ‘Vous êtes Colin ?’, je demande. ‘Oui. Vous venez pour le problème sur une voiture de location ?’. ‘Exactement !’. ‘Ok, suivez-moi’. Tout le monde re-descend. Colin nous fait entrer dans la salle d’attente, une petite salle au fond du garage avec deux fauteuils et des magazines automobiles. Je m’assois, feuillète un magazine. Sympa la salle d’attente mais ça sent méchamment l’essence ou l’huile, je ne sais pas trop. Bref, une odeur classique de garage, qui donne vite mal à la tête.

Nous restons dans notre salle une petite demi-heure. Nous discutons avec Marie-Anne. Elle sort au bout d’un moment et va voir le mec qui s’occupe de notre voiture pour savoir où il en est. Elle revient et m’annonce qu’il va changer… les deux pneus avant !!! Ah bon ? Mince, on n’est pas venu pour ça au départ… Et cette fameuse roue arrière ??

Encore quelques minutes d’attente et le mécano vient nous chercher. SVII CUX est prête. La roue arrière ? Elle n’avait rien, juste un bout de plastique qui bougeait. Bon… Et il y avait vraiment besoin ce changer ces roues avant ?? Bizarre quand même… Bref !

Nous repartons. Les routes deviennent de plus en plus étroites au fur et à mesure que nous avançons. Des routes de la largeur d’une voiture seulement, avec des ‘passing place’ réguliers pour laisser passer celle qui pourrait arriver en face.

Bon, les voitures arrivent parfois un peu vite, il ne faut pas trop trainer pour se ranger dans les passing places. Tout ça en rétrogradant à la bonne vitesse de la main gauche… Et en pensant à se ranger dans le passing place qui est à gauche et non à droite (s’il est à droite, c’est aux autres se ranger)… Et enfin, ne pas oublier de faire un petit signe de la main au conducteur quand on passe. Well, well… Un peu de pratique est nécessaire…

Nous sommes au milieu de nul part. Pas grand chose autour de nous, si ce ne sont des ruines et… une cabine téléphonique au bord de la route. Nous nous arrêtons pour faire une pause.

Je m’approche de la cabine téléphonique, j’entre-ouvre la porte et la referme rapidement : une colonie de grosses mouches y a élu domicile ! Une horreur !

Nous repartons et roulons encore un peu, jusqu’à ce que nous trouvions un chemin pour nous garer. Nous voulons aller marcher le long de la côte. Mais d’abord, pique-nique improvisé dans la voiture.

Départ de la marche. Un panneau indique ‘Footpath’… mouais… Pas clair le footpath… Et bien nous allons surtout couper à travers champs. Nous progressons dans la bruyère, passons à proximité de ruines, arrivons à proximité de la côte.

Toujours ces clôtures qui délimitent les champs et qu’il faut passer ou éviter quand elles sont électrifiées. Il faut parfois se faufiler au bord de la falaise pour les passer…

Certains endroits sont aussi très humides… Ça ‘floc-floc’ un peu. Marie-Anne est devant, je la suis. Nous visons les mottes ou autres monticules, et avec nos grosses chaussures étanches, on s’en sort pas mal. Enfin presque… Tout à coup, je vois Marie-Anne poser le pied et s’enfoncer dans un trou d’eau ! Il était bien caché par les herbes celui-là ! Cette fois, c’est bien passé au-dessus de la chaussure ! Du coup, je bifurque un peu pour éviter la zone. Je m’en sors bien…

Nous continuons le long de la côte. Je suis passée devant. Il fait beau, le soleil chauffe bien… Merci la crème solaire… Nous arrivons à un endroit où l’herbe est un peu haute. Derrière moi, j’entends un petit cri. Marie-Anne s’est effondrée dans un trou ! On ne l’avait pas vu avec toutes ces herbes. Moi-même, je ne suis pas passée bien loin, je l’ai évité sans m’en rendre compte ! Elle est un peu coincée dans son trou mais finit par se relever. Je ne peux m’empêcher de rire.

Nous suivons maintenant un chemin qui devrait nous ramener à la voiture, si nos calculs sont bons. Nous passons à proximité d’une ferme. Une femme vient au devant de nous et nous demande jusqu’où nous sommes allées. Je lui explique que nous avons longé la côte mais que nous n’avons pas vu le Broch qui était indiqué sur notre carte. ‘Le quoi ?’ demande-t-elle. ‘Le Broch’. Elle fronce les sourcils… Zut… Je répète, un peu différemment… ‘Ah !!’ finit-elle par dire. ‘Le Broch !’ (prononcez le ‘ch’ à la hollandaise enfin, un truc qui racle la gorge). ‘Non, parce que Broch (telle que je l’avais prononcé au début), c’est ‘rubish’ (ordures) en shetlandais’, dit-elle. Ah mince ! Je comprends mieux sa tête interloquée de tout à l’heure ! Il faut dire que la petite dame a un accent très très marqué. Elle nous explique qu’il ne reste que la base du Broch et qu’il est en partie recouvert d’herbe. Facile de passer à coté du coup. Il faut noter aussi que nous sommes parties avec la mauvaise carte…Dans la voiture, nous l’avons dépliée, avons regardé où nous allions passer… et j’ai ensuite rangé dans mon sac… la carte du sud des Shetland ! Donc depuis le début, nous suivons la côte et nous nous repérons aux collines autour pour savoir où nous sommes. Donc nous avions le souvenir d’avoir vu une indication du Broch quelque part mais impossible de savoir à quel endroit exact il se trouvait… Ça n’aide pas…

Retour à la voiture et direction le nord et Eshaness. C’est assez loin et cela nous prend plus de temps que ce qu’on avait imaginé… Nous arrivons à 19h au lieu de 18h. Deux personnes sont là, devant le böd. Nous leur demandons s’ils sont les gardiens mais non. Ce sont aussi deux voyageurs, français et lyonnais de surcroît. Tous les deux vont rester dans le böd pour les deux prochaines nuits. Nous allons voir si la gardienne est chez elle mais nous ne voyons personne dans sa maison, même si la porte est ouverte. Un chien très joueur est dans le jardin : en nous voyant il va saisir sa bouée et la secoue dans tous les sens en nous regardant… Nous préférons quand même ne pas rentrer dans le jardin. Nous dinons avec les deux français, Isabelle et Philippe et passons la soirée à discuter. La gardienne passera plus tard dans la soirée pour voir si nous avons besoin de quelque chose. Les shetlandais sont vraiment des gens très sympathiques.

Le Böd est basique mais très agréable.

Pas d’eau chaude, pas d’électricité. Un poêle pour chauffer la pièce, des bougies pour nous éclairer.

Pendant trois jours, cela suffit grandement à notre bonheur.

Photo de la journée

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