20 août 2012 – Quand la neige est molle…

Aujourd’hui départ pour Aðalvík. Un début de parcours où nous longeons le lac jusqu’au bout de la baie, pour contourner la montagne qui est à gauche. Ça pourrait paraître sympa mais le terrain est très marécageux. Au final, nous slalomons du mieux que nous pouvons pour éviter d’avoir les pieds trempés. Raté pour les filles… Moi, j’y arrive à peu près mais heureusement que mes chaussures sont neuves et encore bien étanches.

Mine de rien, la distance à parcourir est longue. Au bout d’un moment, nous remontons un peu sur le flanc de la montagne. Edwige a repéré une trace et nous aurons enfin les pieds au sec. Nous la suivons aussi loin que nous pouvons mais elle finit par disparaître. Et nous voici en train de crapahuter le long d’un versant, dans un terrain pas évident. Toujours cette herbe, ces pieds de myrtilles, ces creux, ces bosses… Le parcours du combattant !

Nous apercevons une maison. Derrière, une montagne et le col que nous devons passer. Nous finissons par apercevoir des piquets : sur la carte, le chemin est censé être marqué et cela semble correspondre. Mais d’abord, petite pause près de la maison et de la rivière qui la longe.

De l’autre coté du fjord, nous apercevons d’autres maisons. Un peu plus loin, un homme semble tondre l’herbe sur la lagune… Enfin, les mouvements qu’il fait font penser à ça… même si c’est peu probable ici. Nous l’observons avec les jumelles. Nous ne comprenons pas mieux ce qu’il fait. Près de lui, un petit avion. Certainement son moyen de transport personnel pour venir ici. Pratique.

Nous repartons et attaquons la montée. Encore une succession de terrasses. Mais très vite, le terrain change et nous avançons dans les éboulis. Des cairns indiquent le chemin à suivre ce qui nous facilite grandement la tâche. Des nappes de brumes passent de temps à autre et obstruent parfois la vue.

La montée est longue mais une fois que l’on a trouvé notre rythme, ça avance bien. Nous arrivons au col. Enfin, c’est ce que nous pensons, tellement contentes d’en avoir fini avec cette montée. Nous grignotons, faisons une petite pause. Cette fois, la brume nous a rattrapé et nous entoure.

Et maintenant : trouver l’endroit où descendre, après avoir traversé le plateau.

Nous essayons de nous repérer sur la carte, par rapport au relief. Il y a quelque chose d’étrange dans cette histoire. Déjà, nous ne voyons plus de cairns alors que le chemin est toujours censé être marqué. Soit. Et cette montagne à droite… Très vite, nous nous apercevons que la descente… mène à la vallée que nous venons de quitter ! Et nous comprenons que nous ne sommes pas tout en haut mais encore à une énième terrasse. Et à ce moment même, comme par enchantement, la brume se dissipe un peu… et laisse apparaître au loin, sur la montagne en face de nous… deux gros cairns au sommet. Demi-tour et en effet, nous retrouvons les cairns et le chemin un peu plus loin.

Il faudra donc monter encore un peu. Exercice pénible quand, dans la tête, on s’était fait à l’idée que c’était fini. C’est d’autant plus dur que la montée est assez raide et que le chemin est recouvert de petites pierres plates qui glissent sous les pieds.

En haut, enfin le plateau. Immense. Entièrement recouvert de pierres. A perte de vue. Seuls de gros cairns viennent casser la monotonie de ce paysage.

Nous croisons deux marcheurs qui vont dans le sens inverse de nous. Décidément, on croise du monde tous les jours en Hornstrandir. En tout cas, je leur souhaite bien du courage pour la descente dans les pierres.

Au bout du plateau, nous nous posons un peu pour déjeuner. Vue sur toute toute la baie d’Aðalvík. Et tout le long du chemin, les cairns bien alignés et très rapprochés qui indiquent la route. C’est assez drôle à voir lorsque le temps est dégagé mais cela doit être bien utile dans le brouillard.

Au début, nous avons un peu de mal à nous repérer sur la carte et à identifier précisément les montagnes autour de nous. Nous avons pensé camper encore au milieu de nul part, plutôt qu’à Aðalvík, pour passer une journée à randonner en étoile. Mais finalement, nous abandonnerons cette option et déciderons de partir  directement le lendemain pour Hesteyri. Le bateau est à 14h le 22, nous ne voulons pas partir aux aurores.

La brume refait son apparition et commence à nous rattraper. Nous levons donc le camp et nous remettons en route. Descente. De grosses pierres, attention aux chevilles. Quelques passages un peu plus raides avec des gravillons.

Puis, une plaque de neige. Là, c’est plus facile et surtout plus fun ! Je passe devant et glisse en poussant sur mes bâtons. La neige est molle donc ça ne glisse pas trop non plus. Mais suffisamment pour descendre comme à ski. Edwige emboite le pas et glisse aussi en suivant mes traces. Fun fun fun !

Christine hésite un peu et descend tranquillement en marchant : pas de glissade pour elle… enfin… pas pour cette fois. Vous comprendrez plus tard…

Ensuite, terrain mitigé et un peu fatigant.

Nouvelle plaque de neige, un peu plus raide certes. Hop ! C’est parti pour une nouvelle glissade. Edwige passe devant et s’élance sur la pente. Go go !

J’enchaîne en glissant aussi, dans les traces d’Edwige. Goooood !!!

Photo Edwige

Christine hésite un peu, comme pour la première plaque. Nous la rassurons. ‘C’est un peu plus raide mais la neige est molle, tu ne risques absolument rien si tu tombes’. Elle part. Avance à petits pas. Et là, elle glisse… mais pas comme nous. Elle se retrouve sur le dos. Nous rions… sauf qu’elle glisse toujours ! Moi : ‘Arrête-toi !’ Edwige ‘Plante tes bâtons !’ Christine : ‘Mais je ne peux pas !’ Ben non, les bâtons, c’est la première chose qu’elle a lâché ! Et elle glisse, glisse, sur le dos, sur son sac transformé en luge… Elle prend de la vitesse… Jusqu’à maintenant, je riais mais là, je la vois arriver au bout de la plaque… Et après, les pierres ! Le ton de la voix d’Edwige change aussi. STOP !!! Elle heurte les pierres, son sac se bloque dedans et elle s’immobilise. En vrac, les jambes emmêlés.

Silence.

Je m’approche d’elle, je ne sais pas trop à quoi m’attendre…

‘Ça va ? Tu as mal quelque part ?’ Christine : ‘Je ne sais pas… Je ne peux pas bouger avec mon sac’.  Bon. Ça a l’air d’aller mais avec cet enchevêtrement, je ne sais pas trop. Les bras aussi sont un peu emmêlés… Et les jambes… Je ne comprends pas tout… Je l’aide à retirer son sac. Tout est bien coincé. Elle s’assoit. Sonnée mais rien de cassé, rien de grave. Ouf ! Plus de peur que de mal. Un ou deux accrocs à droite à gauche, c’est tout. Peut-être ai-je oublié de dire qu’Edwige était médecin ? Heureusement qu’elle était là : elle s’est appliquée à immortaliser ce moment avec THE photo !!! Oui, oui, celle que vous voyez juste au-dessus.
Trêve de plaisanterie, on a bien flippé sur le coup toutes les deux. Mais on a bien rit toutes les trois ensuite et je pense qu’on va en rire encore pendant longtemps !

A nouveau descendre sur des pierres. Un peu raide encore, pas toujours stable, cela demande encore un peu d’attention. Après notre aventure, on se concentre un peu plus.

A droite, le petit fjord de Rekavik et le lac, tout au bout. Nous avions pensé camper ici au début, avant de décider de rester à Aðalvík pour la nuit. Jumelles. Nous apercevons une tente. Nous ne sommes pas les seuls à avoir eu cette idée.

A nos pieds, des cèpes énormes ! Plus gros que mon pied. Mmm… ok, mon pied n’est peut-être pas très grand… mais quand même ! Il y en a pour 10 avec un seul champignon !

La fin du trajet se fait sur une piste, une ancienne route. Et nous arrivons à Aðalvík.

Nous repérons l’emplacement prévu pour camper mais nous éloignons un peu des autres tentes pour être plus tranquilles. Les français et la russe semblent être arrivés et installés. Nous choisissons un emplacement face à la mer, même si nos tentes sont un peu serrées. Mais le point de vue…

Aux alentours, pas mal de ruines et de marques du passé. Les traces d’une époque révolue. Des fondations, une vieille jeep, un vélo, mais aussi un vieux tracteur abandonné, une vieille cuve rouillée près de la plage…

Nous cherchons alors la personne auprès de laquelle nous sommes censées signaler notre présence. Personne. Il y a bien une cabane de secours mais elle est complètement vide. Je vais voir un peu plus loin, où il y a des maisons. C’est l’endroit où accoste le bateau pour Ísafjörður mais c’est désert. Nous verrons bien demain si quelqu’un arrive.

Je descends sur la plage pour me poser un peu et écrire. Il fait beau, le soleil chauffe et il y a juste ce qu’il faut de brise. Tout est si paisible… Je savoure ce moment de détente.

Soirée tranquille et discussions. Nous rejouons en boucle l’épisode de la glissade sur la neige et rions en cœur.

Demain, départ pour Hesteyri. Dernière étape avant le retour à la civilisation.

Photos de la journée

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