31 juillet 2012 – Faux départ

Le départ tant attendu pour le grand nord, c’est aujourd’hui. Groenland et Islande. Après une année bien remplie, je suis impatiente de partir sur les traces des vikings et de souffler.
Mais pour cela, il faudra attendre encore un peu car la journée va se révéler éprouvante et stressante…

Le premier billet de cette saison sera donc plus long que prévu. Voici là où a commencé l’histoire.

6h30. Le shuttle passe me chercher pour l’aéroport. C’est vraiment tôt : j’arrive quasiment 3h30 avant le départ. Au moins, je vais pouvoir prendre mon temps.

Décollage. Rapidement, je somnole mais pas pour longtemps. Peu de temps après le décollage, le pilote de l’avion prend la parole, longtemps. D’abord en danois puis en anglais. Ce n’est pas évident de comprendre avec l’accent… mais il me semble qu’il parle de revenir à Paris. ‘Ah non ! Je ne veux pas revenir à Paris !’, telle sera ma première réaction.
Un problème dans l’avion ? Je regarde mes voisins, ils n’ont pas l’air d’avoir bien compris non plus. Derrière moi, une personne demande à l’hôtesse de l’air de répéter ce que le pilote a dit. Et elle confirme le problème : un voyant est allumé, signalant une température anormalement élevée. Pas d’incendie d’après les premières vérifications mais le voyant étant toujours allumé nous faisons demi-tour.

Le pilote prend à nouveau la parole. ‘Nous devrions atterrir normalement mais j’aimerais quand même que vous vous prépariez psychologiquement à un atterrissage d’urgence et à une évacuation rapide de l’appareil’, demande-t-il. Gloups… Je comprends à ce moment que l’affaire est sérieuse. Le problème viendrait de la partie droite de l’appareil. C’est le coté où je suis installée. Par réflexe, je jette un coup d’œil sur l’aile. Pas de fumée. L’hôtesse passe dans l’allée avec la brochure expliquant ce qu’il faut faire dans ce cas. Vous savez, celle que l’on nous présente toujours mais que personne ne lit…

Nous approchons de la piste. Tout semble bien se passer… Nous touchons le sol et nous atterrissons normalement. Ouf ! Dès que l’avions est arrêté, les pompiers l’encerclent. Et nous attendons ensuite tranquillement les instructions. A l’intérieur, la ventilation a été coupée et la température monte rapidement. Les hôtesses distribuent de l’eau et finissent par ouvrir toutes les portes de l’appareil. Mais il semble que le danger s’écarte…

Les vérifications sont terminées. Nous pouvons descendre de l’appareil et regagner le terminal. Nous repassons la sécurité (et j’ai droit à une nouvelle fouille de mon sac à dos, à cause d’un nombre de pile élevé) et tout le monde se dirige vers le comptoir SAS. Un peu plus loin, le pilote est venu expliquer ce qu’il s’est passé.

Et maintenant ? Que va-t-il se passer pour nous ? Pas de réponse, il faudra attendre encore un peu. Soit l’avion peut être réparé et nous repartons, soit il faudra nous booker sur d’autres vols. Pour le moment, SAS nous distribue des bons pour acheter à manger et nous demande de revenir à 16h30.

Là, je commence à faire le calcul. Ma correspondance à Copenhague est vers 19h30. Si je ne pars pas à 16h30, je risque vraiment de la louper. Et zut… Pas envie, mais alors pas envie du tout d’attendre demain.

Il est 14h30 quand nous débarquons. 2h à attendre. C’est long !! Je tourne en rond, je lis un peu, je suis un peu inquiète… Où serais-je ce soir ??

16h15. Des passagers commencent à aller voir le personnel SAS. J’ai l’impression que les nouvelles ne sont pas bonnes. Je m’approche pour essayer d’en savoir plus. Les personnes devant moi vont en Pologne et SAS les booke sur un vol pour le lendemain. Cette fois, c’est confirmé : l’avion ne repartira pas. Il y a bien un vol à 18h mais les familles seront prioritaires. Et de toute façon, même en prenant cet avion, je louperai ma correspondance à Copenhague.

Angoisse… Je n’envisage absolument pas de revenir chez moi ce soir ! C’est mon tour. ‘Je dois être ce soir à Keflavik’. ‘Keflavik ce soir ? Oooh, j’en doute’ me répond l’hôtesse. Mmmmm… Je me sens blêmir… Et là… ‘Attendez. Il y a peut-être une solution… Il y a un vol Paris/Düsseldorf/Keflavik avec la Lufthansa. Récupérez vos bagages et allez les voir tout de suite : je les appelle pour les informer que vous arrivez’. Yesss !!! Je retrouve le sourire.

Je sors, vais récupérer mes bagages et me dirige vers le comptoir d’enregistrement de la Lufthansa. Je cours à moitié, je suis en nage. J’arrive au comptoir d’enregistrement. L’hôtesse n’est pas au courant. Et aucune trace de moi dans ses tablettes… ARRrrrgghhh !! C’est pas gagné ! Retour du stress.

Direction le comptoir SAS, où tous les gens de mon vol commencent à affluer pour être re-bookés ou pris en charge. Passer avant eux, vite… J’attends. Deux personnes devant moi. Je n’ai même pas regardé l’heure du vol pour Düsseldorf. Et si je le loupais ? C’est le dernier espoir pour être en Islande ce soir. Je trépigne. C’est mon tour, enfin. Et le stewart me fait tous les papiers pour me booker sur les vols de la Lufthansa. Je retourne au comptoir d’enregistrement. Cette fois, c’est bon. Et j’arrive bien à Keflavik ? Oui. Parfait ! ‘Par contre, vous n’avez que 25 minutes à Düsseldorf pour changer d’avion. C’est bon mais il ne faudra pas trainer’. Décidément… Jusqu’au bout je ne serai pas tranquille. Et si je loupais ma correspondance cette fois ? Vais-je passer la nuit en Allemagne ? Souffler. Et faire confiance à l’efficacité allemande.

Je passe la sécurité pour la troisième fois de la journée. Cette fois, pas de fouille du sac à dos. J’ai pensé à vider tout ce qui pouvait paraître suspect. Je m’achète quelque chose à manger : l’arrivée à Keflavik est prévue à 23h30, il va falloir tenir jusque là.

Décollage. En-cas. Et oui, j’avais oublié que la Lufthansa fait encore partie de ces compagnies qui servent à manger gratuitement. Je commence à être calée…
Nous arrivons à Düsseldorf. Jolie vue depuis le ciel. Je suis dans les starting-blocks pour choper ma correspondance. Heureusement, j’ai une place à l’avant de l’avion. J’y crois ! Et j’y arrive. En même temps, l’aéroport est petit et la porte pour le vol Düsseldorf/Keflavik juste à coté. Finalement, j’y suis en 15 minutes. J’ai le temps de me poser. Et je souffle enfin.

Embarquement. Décollage. Repas. Encore ! Cette fois, je n’ai plus faim. 
Je m’endors rapidement. Et me réveille juste avant l’atterrissage. Magnifique coucher de soleil sur l’Islande, le ciel est entièrement rose. Au moins ça de gagné : je n’aurais pas assisté à ce spectacle si j’étais arrivée plus tôt.

Je récupère mes bagages, direction le flybus et la guesthouse. Arrivée à 1h. Accueillie par Christine, amie belge qui fait partie du périple et qui est déjà arrivée.

J’y suis. Ce ne fut pas une mince affaire et je souffle pour de bon.

Cette fois, les vacances peuvent vraiment commencer.

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