03 août 2011 – Ásbyrgi / Vesturdalur

Un premier réveil à 4h : j’ai froid et il pleut. Je croise les doigts pour cela s’arrête avant mon départ.

Deuxième réveil, il est plus de 8h ! Le départ à 9h, il faut oublier. Car cette fois, il va falloir prendre le temps de ranger vraiment correctement mon sac pour bien l’équilibrer.

Par contre, le soleil est de la partie : grand ciel bleu et le soleil commence à chauffer.

Un inconvénient tout de même. Cela signifie que je vais devoir porter la polaire, la gore-tex et le sur-pantalon. Mine de rien, ça pèse et ça prend aussi de la place. J’arrive à tout caser mais en accrochant quand même des choses à l’extérieur.

Cette fois, c’est parti. Le sac est lourd mais pas de mal de dos et je m’y fais. J’appréhende un peu d’éventuelles montées… mais aussi les descentes un peu trop escarpées car ce n’est pas évident de trouver son équilibre avec un tel sac.

Je continue de découvrir une Islande que je ne connaissais pas jusque là : verte, boisée. Je pourrais être n’importe où sauf en Islande.

J’avance la plus possible avant l’arrêt pour déjeuner. Je veux avaler le plus de kilomètres possible car après, c’est toujours plus dur de repartir.

Tout à coup, je ne vois plus les marques du chemin. A force de regarder autour de moi et de rêvasser à moitié, j’ai dû bifurquer… Je suis au milieu d’arbustes, dans un terrain très bosselé. Certainement celui que je déteste le plus ici, épouvantable pour les chevilles. Je tourne un peu et je finis par sortir le GPS pour vérifier ma position. Bon, je n’ai pas tant dévié que ça. Je pointe une direction, il m’indique sud-ouest. La direction de la flèche correspond bien à la direction que j’avais envisagé de prendre… mais devant, il y a une grande paroi rocheuse, impossible à franchir ici…
Je la longe donc pour le moment, je trouverai bien un passage à un moment. Et bingo ! Je retrouve le chemin que j’avais perdu, avec un accès dans la paroi. Un peu raide et escarpé et cela confirme ce que je pensais : avec mon sac de 20kg, ce n’est pas évident de trouver (et de garder) mon équilibre. Je prends le temps, à chaque pas de bien poser mon pied… J’arrive en haut et je découvre la vue, magnifique. Jusqu’à maintenant, j’entendais la rivière Jökulsá á Fjöllum mais je ne la voyais pas. Cette fois, elle est en face de moi et je vais maintenant la longer jusque Dettifoss. Mais pour le moment, je stoppe ici pour déjeuner : le vue est juste parfaite.

Je reprends la route. Le paysage reste très vert, même si les arbustes se font plus rares.

Les couleurs sont très foncées mais on trouve tout de même quelques tâches de couleur rouge.

Je croise peu de gens, juste 3 personnes qui vont dans le sens inverse de moi (avec une femme portant un sac énorme, ça me rassure sur le mien).
Et puis, à l’approche de Hljóðaklettar, je commence à voir plus de monde. L’endroit est accessible en voiture, ceci explique cela. Pas de marcheurs mais des promeneurs.

Hljóðaklettar est composé d’une multitude de formations rocheuses, elles-mêmes constituées d’orgues basaltiques. La forme de ces roches est diverse, serpent qui ondule, rosaces, cavernes, etc… et l’ensemble constitue par endroit, un labyrinthe.

Ces orgues me rappellent vraiment ‘Harpa’ à Reykjavík. Quand l’architecte s’inspire de la nature…

J’arrive à proximité de Kirkjan, une grotte au milieu d’une ondulation de roche. Il faut bifurquer du chemin, c’est un petit détour mais je pense que cela en vaut la peine. Et en effet, cela en vaut la peine.

Je rentre dans la caverne, admire les parois, le plafond… Je pose mon sac et en profite pour souffler un peu aussi. Sensation étrange que celle de ne plus avoir ce poids sur le dos, je marche presque de travers.

Un groupe de touriste approche. Un grand groupe. C’est le moment pour moi de repartir. Je ne reviens pas sur mes pas et décide de continuer le chemin. C’est une boucle qui me ramènera dans la bonne direction pour aller au camping de Vesturdalur. Sauf que c’est assez escarpé et c’est vraiment chaud avec mon sac, surtout qu’il faut faire avec les touristes que l’on croise et qui se se poussent pas forcément.

Arrivée sur un chemin plus sympa, je ne perds plus de temps et prends la direction du camping. Je commence à avoir un peu mal aux épaules, je préfère ne pas traîner.

Et j’arrive au camping, croise tout de suite les rangers. Très sympa. ‘Installez-vous, posez-vous et venez payer après. Mettez-vous plutôt là-bas, c’est plus sympa’. Clair, je ne vais pas être embêtée par les voisins :))

Camping rudimentaire : pas de douche, lavabo avec eau froide… Et en Islande, l’eau froide est souvent très froide ! Il fait beau, c’est l’occasion d’une lessive.
Je vais payer. Goða ferð lady !* me lance la gardienne (* bon voyage).

Il est encore tôt, je n’ai plus mon sac sur le dos, je décide d’aller faire un tour. Je vais voir ‘Karl og Kerling’. Deux rochers isolés au bord de la Jökulsa á fjöllum, ou plutôt deux trolls pétrifiés ?

J’arrive par le haut. Nouvelle vue sur la rivière, je ne m’en lasse pas.

Je descends, en passant encore à coté de magnifiques orgues basaltiques.

J’arrive au plus près des deux êtres invisibles sur fond de roche rouge…

Se poser au bord de la rivière, écouter le murmure de l’eau, se laisser caresser par le vent.

Au détour d’un regard, une nouvelle caverne… Celle des trolls ?

Je reviens vers le camping et me pose. Je profite du beau temps, du silence, de la nature. Quelques campeurs arrivent, le camping se remplit un peu.

Bilan de la journée : 16.4km. J’ai rallongé mon parcours de plus de 3km, pas prévu au départ. Le hasard, je me suis laissée porter mais tant de belles images en récompense…
Demain 19km jusque Dettifoss.

Réveil programmé à 7h, pour pouvoir flâner à nouveau et ne pas arriver trop tard.

Je suis heureuse d’être ici…

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