05 septembre 2018 – Usciolu à Asinau

Le réveil sonne à 5h mais je ne l’entends pas. Je commence à bouger à 6h passé. La fatigue commence vraiment à se faire sentir et les réveils sont de plus en plus difficiles le matin. Et aujourd’hui encore, la journée sera longue car nous allons doubler l’étape pour aller directement à Asinau, en passant par le Mont Incudine, le plus haut sommet du sud de la Corse. Ce sont encore plus de 1 000 m de dénivelé qui nous attendent.

Nous prenons un rapide petit déjeuner, rangeons nos affaires et partons.

Nous commençons par une courte montée jusqu’à une arête. Un petit coup d’œil en arrière sur le refuge et nous continuons.

Nous suivons la crête pendant un petit moment. Ce matin, le ciel est dégagé, nous pouvons profiter de la vue sur les montagnes. Après plusieurs jours de brumes sur les crêtes, ça fait plaisir !

Et nous pouvons aussi finir de faire sécher notre linge. J’accroche tout ce qui est encore mouillé à mon sac : pantalon, sous-vêtements…

Nous quittons la crête pour redescendre un peu et continuer dans une forêt. Nous la traversons, arrivons à une partie plus clairsemée.

Nous arrivons près d’une source et en profitons pour faire le plein d’eau. Nous arrivons un peu plus loin à une intersection. C’est ici que nous devons choisir entre continuer sur le GR, en direction de la vallée, ou prendre la variante par le sommet du Mont Incudine. La météo étant bonne, nous décidons de continuer vers le sommet, ce choix ayant aussi l’avantage de réduire la longueur de l’étape et son dénivelé. Et finalement, nous ne ferons que suivre l’ancien tracé du GR20. Nous faisons une pause pour grignoter un morceau et nous nous remettons en route.

Le chemin continue un peu dans la forêt avant de déboucher dans une grande vallée verdoyante. Enfin un chemin facile, sans montée. C’est reposant aussi bien pour les pieds que pour la tête. C’est bon de baisser la vigilance et de débrancher un peu le cerveau.

Nous arrivons au ruisseau de Furcinchesu que nous franchissons sur une passerelle.

S’en suit un court passage en forêt avant de déboucher sur un plateau, où se trouvent les ruines de l’ancien refuge d’I Pedinieddi. Nous nous y arrêtons pour le déjeuner. J’étale mon linge sur les pierres, pour qu’il finisse de sécher et nous nous mettons à l’ombre pour manger notre lonzo. Nous profitons du soleil et du calme…

Nous repartons et commençons la longue montée qui va nous mener au sommet de l’Incudine. Ça commence doucement, via un petit chemin, jusqu’à arriver sur l’arête que nous devons remonter. Là, c’est déjà plus raide. Au loin, quelques nuages s’amoncellent.

En montant un peu plus, c’est une mer de nuages que nous découvrons.

Nous ne sommes plus très loin du sommet mais je commence à vraiment fatiguer et à avoir mal aux pieds. Le GR continuent à travers de gros rochers. Une dernière dalle et nous arrivons au pied de la croix. Voilà, c’est mon 2ème sommet de Corse après le Monte Renoso. Je regrette un peu de ne pas avoir fait le Monte Cinto…

Quelques minutes de repos, quelques photos. Autour de nous, la vue est mitigée : d’un coté, le ciel est dégagé tandis que de l’autre, les nuages masquent le paysage. Peu de temps après, Jennifer et Mario arrivent à leur tour. Nous faisons une photo tous ensemble et descendons du sommet pour gagner le chemin de la descente. Là, nous retrouvons les deux petites dames qui, elles, avaient fait une étape différente hier, un crochet en dehors du GR20.

Chacun raconte sa fatigue, ses maux, fait un bilan matériel. Une chose est certaine, les chaussures souffrent beaucoup ici. Les miennes ont bien morflé…

La descente qui nous attend s’annonce raide, longue et pénible… Une de plus ! Au mal de pieds s’ajoute le mal de genou. Jamais je n’ai autant souffert et une douleur commence même à s’installer de façon permanente.

Prendre son mal en patience, avancer sans trop réfléchir et en se concentrant sur autre chose que la douleur.

Nous arrivons au refuge d’Asinau qui a brûlé il y a quelques temps et qui est en reconstruction. Ce sera donc service minimum, sans possibilité de dormir « en dur ». Pour ceux qui bivouaquent depuis le début, il n’y a pas vraiment de différence avec les autres refuges. En tout cas, on retrouve toujours la même douche froide et ça aussi, ça commence à être dur. Toujours rien pour accrocher ses vêtements. Et celle-ci en plus, n’a pas de pression, on est obligé de se coller au mur pour être sous l’eau !

Nous allons en terrasse prendre un verre. J’en profite pour écrire un peu. Ça intrigue toujours autant les gens de me voir remplir autant de pages. Nous allons ensuite en cuisine, un petite cabane à coté du refuge, pour préparer le dîner. Ce soir, ce sera soupe et lyophilisé pour aller plus vite. Il y a du monde, on fait un peu la queue. Van se fera tout de même un riz au lait avec du chocolat.

Moi, je vais me coucher. Cette journée a été longue et m’a vraiment épuisée. Au loin, les Aiguilles de Bavella qui nous attendent demain.

Photos de la journée

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