02 Août 2016 – Arrivée au Groenland

C’est aujourd’hui le grand départ pour le Groenland. 12 jours de trek en itinérance à l’est du pays. Ce séjour, c’est celui que je n’ai pas pu faire l’année dernière faute d’un nombre suffisant de participants. Autant vous dire que je suis plus qu’impatiente à l’idée de partir cette année !

Ce voyage est organisé par Latitudes Nord alias Michael Charavin. Spécialiste des terres polaires mais surtout concepteur de voyages authentiques, hors des sentiers battus et en immersion totale avec la nature. Je ne peux que vous recommander de le suivre un jour sur l’une de ses aventures estivales ou hivernales.

Mais revenons-en à notre départ. Ce matin, nous bouclons nos sacs pour de bon et faisons les derniers réglages : je suis prête !

J’avais une petite incertitude sur ce sac à dos tout neuf et pas encore testé mais les premières impressions sont plutôt bonnes. Chargé à presque 20kg, le sac reste confortable. J’ai donc bon espoir que tout se passe sans encombre de ce coté. Ce qui est loin d’être un détail pour ce trek ! 

Après le petit déjeuner, tout le monde se rassemble devant la guesthouse. Le dernier participant est arrivé pendant la nuit. A peine 3h plus tard, le voici (presque) frais et prêt à partir avec nous. Nous nous engouffrons dans deux taxis et arrivons à l’aéroport domestique de Reykjavik.

Dans le hall, nous entassons tous nos sacs et squattons une une bonne partie de l’espace en attendant l’ouverture de l’enregistrement .  Notre destination : Kulusuk.

Quelques minutes d’attente et nous nous enregistrons. Encore quelques minutes et nous passons la sécurité. Nous patientons ensuite dans la zone d’embarquement, une toute petite salle où nous nous entassons avec les passagers en partance pour Ilulissat. C’est plein à craquer et pas très agréable : il fait une chaleur de folie là-dedans ! Ces dernières minutes d’attente sont longues et tout le monde est bien content d’embarquer.

Chanceuse, j’ai une place à coté du hublot et qui plus est, du bon coté pour pouvoir admirer le paysage lorsque nous approcherons du Groenland. Le ciel est couvert au départ d’Islande mais il se dégage au fur et à mesure que nous nous éloignons du pays des elfes. Le temps de papoter et de somnoler, les premières terres et glaçons apparaissent sur une mer d’un bleu incroyable…

Nous commençons la descente et prenons conscience de la taille considérable des icebergs. Ces petites tâches blanches que nous apercevions depuis un moment sont parfois aussi haut qu’un immeuble.

Nous descendons encore un peu plus et cette fois, ce sont les montagnes qui prennent le relai pour le spectacle.

Petit moment d’émotion pour nous tous… Pour moi, c’est un bonheur incroyable de revenir ici. 

Nous atterrissons peu de temps après, sur une piste. Voici une entrée en matière bien différente de ma première visite : ici, pas de piste goudronnée comme dans le sud. Welcome to the wild !

Sur le coté, un hangar : l’aéroport de Kulusuk.

Nous y entrons, le temps que nos bagages arrivent, dehors, sur un chariot. Nous allons les récupérer et les chargeons dans un 4×4 qui va les transporter pour nous au port. Enfin, plutôt que de port, parlons de ponton en bord de mer.

Nous suivons à pied, le long de la piste. Au-dessus de nos têtes, grand ciel bleu et soleil éclatant.

En route, nous faisons connaissance avec les premières montagnes. Sur le bas coté, quelque épilobes arctiques apportent une petite touche de couleur.

Arrivés au ponton, nous attendons qu’un dénommé Lars vienne nous cherche en bateau pour nous emmener au petit village de Kuummiut.

Pour le moment, nous entassons à nouveau nos sacs à dos et les sacs de nourriture pour le séjour.

Et en attendant Lars, nous sortons le pique-nique. Nous commençons à découper le saumon quand un petit bonhomme pointe une tête derrière le ponton. En fait, il est là depuis un moment, arrivé par bateau mais il est resté tranquille sans se manifester. Et à ce moment, nous comprenons qu’il s’agit du fameux Lars que nous attendons. Ni une ni deux, nous remballons tout et chargeons les sacs dans le bateau. Pour cela, nous descendons sur les rochers qui sont hyper glissants. Et avant d’embarquer, ça ne loupe pas : je me prends un énorme gadin dans les rochers et les algues. Me voici avec un magnifique bleu au tibia dès le premier jour.

Nous montons tous dans le bateau et c’est parti pour environ 40 minutes de transport. La mer est assez calme mais il y a quand même un peu de roulis et quelques creux. Tout le monde mange, moi je préfère entasser ma part de saumon et autres aliments pour pouvoir manger une fois à terre. Je ne sais jamais trop comment ça se passe pour moi en bateau…

Les paysages défilent. La cote, les montagnes…  Et toujours sous un magnifique ciel bleu. On ne pouvait rêver meilleur entrée en matière.

Sur la montagne en face de nous, nous apercevons quelques tâches sombres. Et lorsque nous nous rapprochons, ces tâches se révèlent être de petites maisons colorées. Nous arrivons au petit village de Kuummiut.

Nous accostons et déchargeons les sacs sur la jetée. Cette fois, je suis très vigilante lorsque je pose les pieds sur les rochers. A peine arrivés, quatre d’entre nous repartent en bateau avec les sacs de nourritures. Ils vont aller les déposer à deux endroits différents, et nous les récupérerons plus tard durant le trek.

Pendant ce temps, le reste du groupe, dont je fais partie, reste au village. Je commence par manger un morceau. Lars fait une nouvelle apparition pour nous déposer un fusil et des balles sur le tas de sacs. La menace de l’ours…

Un peu plus loin sur le coté, un atelier réparation de sac s’est organisé : le clip de la ceinture ventrale du sac de Sandra a été cassé pendant le transport. La boucle est réparée tant bien que mal à coup de gros scotch. On croise les doigts pour que cela tienne…

Nous abandonnons ensuite nos sacs pour aller faire un tour dans le village.

Un peu plus loin, dans un virage, une petite piscine gonflable. Là, les enfants du village se baignent, souvent tout habillés. Il faut dire que malgré le soleil, il ne fait pas si chaud que cela et un petit vent rafraîchit bien l’atmosphère.

Nous déambulons dans les rues et entre les maisons colorées. Beaucoup de détritus un peu partout. Déjà sur le port, il y en avait partout étalé par terre : des canettes et divers emballages en plastique. J’avais déjà constaté cette tendance à tout jeter n’importe où lorsque j’étais venue la première fois. Mais là, j’ai l’impression que c’est pire. Vieil électro-ménager et moteurs de bateau fleurissent à l’arrière des maisons. C’est choquant et tellement en contradiction avec l’image qu’on peut avoir de ce pays.

Le village est tout petit, à peine 350 habitants. Toutes les maisons n’ont pas l’eau courante. Pour palier à cela, plusieurs cabanons bleux dans le village permettent de tirer de l’eau.

Au détour des maisons, plus ou moins cachés, quelques chiens de traîneau. 

Sur une petite butte, une église et un peu plus bas, le supermarché. Sur la devanture, de belles pubs colorées elles aussi, à l’image des maisons, et avec des slogans donc la longueur des mots est très impressionnante. Ça doit faire un carton au monopoly !

Nous entrons pour y jeter un œil. On y trouve le stricte minimum mais coté nourriture, il y a quand même un rayon impressionnant de paquets de chips. 

Nous revenons sur le port pour attendre le groupe parti déposer la nourriture. Mais avec ce vent qui souffle, nous avons vite froid et nous finissons par repartir marcher dans le village. Cette fois, nous montons sur les hauteurs. Un groupe de chiens vient nous voir et nous tenir compagnie. De tous jeunes chiens visiblement.

Lorsque nous repartons, l’un d’entre eux va nous suivre jusqu’en bas du village. Il ne nous quittera que pour aller retrouver un autre groupe de chiens attachés, au bord de la rivière.

Quant à nous, nous trouvons un endroit au soleil et abrité du vent, au pied d’une maison. Nous décidons d’attendre nos camarades ici. Cela fait maintenant 3h qu’ils sont partis. Cela nous parait long mais nous ne savons pas vraiment si c’est normal ou pas. Aucun d’entre nous n’a pensé demander combien de temps durerait la « course » et cela dépend aussi pas mal de l’état de la mer.

Mais peu de temps après, nous apercevons leur bateau qui revient vers le village. Nous nous levons et retournons au port pour les rejoindre. Nous récupérons les sacs, allons faire le plein d’eau et partons.

Ce soir, nous allons dormir un peu plus loin, à l’écart du village. A la sortie, nous traversons un impressionnant amas de détritus. Décidément, je ne m’y fais pas…

Nous marchons pendant 2h, longeant d’abord le rivage puis nous approchant des montagnes. Cette fois, nous plongeons vraiment au cœur de la nature.

Nous nous arrêtons à l’entrée d’une vallée, près d’une rivière. Chaque mini-groupe choisit l’endroit où planter sa tente. Je fais équipe avec les deux autres filles. Concertation. Nous tombons vite d’accord. Nous terminons de monter la tente alors que le jour commence à décliner.

Nous sommes maintenant à l’ombre et tout de suite, la température change. Je rajoute quelques couches de vêtement et j’enfile le bonnet et les gants.

Tout le monde se regroupe alors pour le dîner. Au menu, soupe et plat lyophilisé.


Photo Eric Morbo

Durant la soirée, deux renards polaires viendront rôder autour du camp. Surtout ne pas laisser de nourriture dehors, à leur portée.

Tout le monde part se coucher peu après le repas. Il n’est pas très tard mais il commence à faire vraiment froid. Et surtout, le réveil va sonner à 7h demain, pour partir encore un peu plus au cœur des montagnes.

Photos de la journée

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