18 juillet 2015 – De Kleppstad à Krenggarsvatnet (Part two)

Troisième étape de la traversée : Kleppstad > Krenggarsvatnet (Part two) (12,5 km).

Ascension : 700 m / Descente 707 m

Jusqu’à maintenant, nous avons été plutôt chanceuses sur la météo : la pluie n’a commencé à tomber que le soir, juste après avoir planté la tente. A chaque fois il s’agissait d’averses. Cette nuit, on est monté un cran au-dessus. La nuit a été venteuse et pluvieuse, au point de me réveiller plusieurs fois. A chaque fois, j’ai eu l’impression qu’on déversait des seaux d’eau sur ma tente. A chaque fois, j’ai prié pour que ce déluge cesse au petit matin…

Le GPS sonne : la pluie s’est arrêtée. Les Lofoten m’auraient-elles entendu ?
Ceci dit, tout est bien humide : le duvet, les habits, le sac. Mais ce soir, nous devrions dormir dans une hutte au bord d’un lac, et donc nous devrions pouvoir tout faire sécher.

Dehors, tout est trempé et le ciel reste gris. Avec la nuit qu’on vient de passer, ce n’est pas très étonnant. Je mets mon sur-pantalon de pluie pour partir. Le temps est trop incertain, même si le soleil pointe son nez par moment, et le vent reste de la partie. 

Nous plions les tentes et prenons la route. Un peu plus loin, une plaque apposée sur une pierre. Sara Stein.

Après enquête auprès de Google trad, il s’avère que la fameuse Sara a disparu ici pendant une tempête…  Ah ces histoires de tempête… Un classique du grand nord.

Rapidement, le soleil pointe le bout de son nez pour de bon. Finalement, quelques minutes après le départ, je retire le sur-pantalon et la veste. La pluie semble bien loin… Le ciel bleu fait son apparition. Les voici les Lofoten des cartes postales : les montagnes qui se jettent dans la mer sur fond de ciel bleu, les îles éparpillées un peu partout.

Au loin, encore plus loin, les montagnes enneigées de Norvège… Partout autour, le spectacle est superbe. Le paradis…

Nous quittons la route pour suivre un sentier qui serpente dans l’herbe. Au loin, nous voyons venir notre prochaine montée. Elle semble encore être bien raide et monter droit dans la pente. Pourtant, nous arrivons vite en haut. Serions-nous en train de prendre le rythme ? Le ciel bleu y est aussi surement pour beaucoup. Nous avançons d’un bon pas, même si le vent souffle de plus en plus, au fur et à mesure que nous montons. La vue, quelle vue ! Les montagnes et la mer…

… des deux côtés…

Dernière ligne droite avant le sommet, encore une petite montée.

Ça passe bien, facilement. La journée d’aujourd’hui n’a rien à voir avec celle d’hier : nous sommes sur une belle lancée. On a la pêche, on peut le dire !

Nous voici en haut. Là encore, vue de folie à 360°.

Nous redescendons sur l’autre versant, à travers les bouleaux. Ces chers bouleaux dans lesquels il faut se faufiler entre les creux et les bosses et  alors que le sac s’accroche aux branches.
Nous suivons la trace GPS de rando-Lofoten mais elle est parfois étrange… Le mec a dû se perdre par moment, ce n’est pas possible… Elle est trop bizarre, on finit par ne la suivre que de loin, en visant la montagne qui est en face de nous.
C’est reparti pour une belle montée, avec de bonnes marches. Mais aujourd’hui, on s’en sort nickel. Nous nous arrêtons en haut pour faire notre pause déjeuner, à l’abri du vent derrière un gros rocher et face aux montagnes et à la mer.

On en profite aussi pour faire le ménage et virer les chenilles vertes qu’on a dû récupérer dans les bouleaux. Edwige en est couverte : sur le sac, les habits et même les cheveux. Une sacrée colonie !

Descente. Nous ne devrions plus être très loin du lac maintenant et cette fois, le terrain est plus tranquille : de l’herbe…

… parfois quelques mousses et fougères.

Le ciel se voile un peu mais pas de pluie à l’horizon. Nous apercevons un lac au loin. Le nôtre ? On a bien envie de tracer tout droit pour le rejoindre mais le GPS indique une tout autre direction. Bizarre… Rien ne semble faire obstacle à une descente tout droit vers ce lac… A moins que ce ne soit pas le bon lac ?? On sort la carte… Étrange, ça ne colle pas du tout… On dirait qu’on s’est planté et que nous ne sommes pas du tout là où nous pensions être.
Nous décidons de suivre les traces du GPS : lui au moins, il savait où il allait et il est arrivé au lac, même si la trace est parfois déroutante. C’est reparti dans les bouleaux, les creux, les bosses. Il aime la difficulté et les arbres on dirait : ses traces passent toujours par une forêt de bouleaux… Nous devons remonter sur une montagne et passer un col… Pas de doute, on s’est bien planté de position sur la carte. Car une fois arrivées en haut, nous découvrons bien notre lac en contrebas.

Je ne suis pas mécontente d’entamer la dernière descente : le sac pèse et je commence à avoir sérieusement mal aux épaules.

Au loin, une forme sombre au bord du lac. Je zoome avec mon appareil photo, on distingue une cabane. Surement celle où nous allons passer la nuit.

Une nuit au sec… Nous allons pouvoir faire sécher nos affaires qui ont pris un sérieux coup d’humidité cette nuit !

Et nous voici arrivée devant cette cabane « à poil ». Recouverte d’herbe, partout, sur le toit, sur les murs : la maison des hobbits. 

Nous poussons la porte. Une grande pièce. Face à nous, une table et des banquettes. A droite, un poêle et su bois pour faire du feu.

Sur les étagères, une déco très… personnelle.

La cabane appartient à une association de pêcheurs / chasseurs norvégiens qui la mette à disposition de tous. C’est vraiment chouette !

Par contre, il ne fait pas très chaud dans cette cabane. Une dizaine de degrés. et c’est surtout très humide. Il fait plus chaud dehors, nous laissons la porte grande ouverte.

Nous posons nos affaires et préparons un thé. Il me reste peu d’eau, je vais faire le plein dans le lac. L’eau est claire, il n’y a pas d’algues… Je décide de ne pas mettre de micropure. Je préfère éviter le goût de javel.

Ménage dans la cabane : nous secouons les couvertures qui sont sur les banquettes, histoire de virer les miettes. Je sors mes affaires. Comme d’habitude, en 5 minutes, il y en a partout.
Je vais repérer les toilettes. Une tout petite cabane un peu plus loin, des toilettes sèches classiques. Sauf qu’il faut se plier en quatre pour rentrer dedans et quand je soulève le couvercle… C’est plein ! Complet, passez votre tour ! Retour à la nature…

De retour à la cabane, je m’attèle à faire du feu. A côté du poêle, du petit bois et du papier. Tout ce qu’il faut sauf que le papier est trop humide : il ne prend pas très bien. Je fouille dans mon sac et je trouve quelques feuilles devenus inutiles dans mes papiers. Ça marche tout de suite mieux. Il faut quand même rester vigilant mais le feu finit par partir. On passe alors rapidement de 10° à 20°. J’étale encore plus mes affaires dans la pièce : pantalon de pluie, sac à viande, duvet… Nous tendons un fil au-dessus du poêle pour faire sécher nos chaussettes ! Il ne manque plus que quelqu’un arrive à l’improviste.

Nous nous préparons un apéritif  – une goutte de rhum et du saucisson sec, sympathiques victuailles rapportées d’Auvergne par Edwige – tout en consultant la carte pour analyser encore un peu les prochaines étapes.

Au moment de commencer à préparer le repas, nous apercevons une tête à travers la vitre de la porte. Nous l’invitons à entrer. « Hi ! ».  Français ? Oui. Et il est le premier d’un groupe de quatre personnes. 6 personnes en tout dans la hutte, ça ne va pas tenir… L’un d’eux devra planter sa tente dehors.
Mais pour le moment, ils rentrent tous les quatre se mettre au chaud. Je regroupe un peu mes affaires pour faire de la place. Ils profitent du fait qu’il y ait un poêle pour aller faire un peu de lessive et pour étendre leur linge. C’est la fête du linge, il y en a partout ! Chacun d’entre eux va même aller piquer une tête dans le lac… Là, chapeau… J’ai mis la main dedans et je me voyais mal y rentrer entièrement… Ils tenteront ensuite de pêcher dans le lac. Sans succès.

Ils viennent tous les quatre de Paris ou des alentours. Ils font aussi une traversée des Lofoten mais ils sont partis du sud et ils arrivent moins haut par rapport à notre point de départ. Malgré tout, ils sont passés par des endroits où nous devons nous aussi passer donc nous prenons quelques informations. Il semblerait que nous allons encore rencontrer quelques belles montées… et une dalle glissante… et des cordes posées par endroit pour aider dans la montée et la descente… Eux n’ont eu que de la pluie depuis le début de leur séjour. Ils ont moins de chance que nous dirait-on…

Nous discutons encore un petit moment, pendant qu’ils préparent leur diner.
23h. Un nouveau marcheur arrive à la cabane. Il fait la même traversée que nous et vient de faire celle depuis Kleppstad en une seule journée : chapeau !! Mais il est rincé… et on comprend bien pourquoi . Il ne trainera d’ailleurs pas très longtemps et ira vite monter sa tente pour dormir.

Minuit. Tout le monde se couche et se cale tant bien que mal dans les banquettes. Edwige est sur celle qui est en travers et n’ose pas bouger de peur de heurter quelqu’un à sa tête ou à ses pieds.
Il fait une chaleur de fou dans cette cabane, on entre-ouvre la fenêtre. Puis tout le monde s’endort.

Photos de la journée

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