20 août 2013 – Myvatn : dernière étape avant Askja

5h30. C’est vraiment tôt. Je boucle rapidement les sacs et je descends à la cuisine. Je prends un café, mange un fruit. De quoi tenir jusqu’à Egilsstaðir. J’attends ensuite qu’il soit 6h pour donner mon sac à M. Aurora et je pars pour l’aéroport. J’y vais à pied, ce n’est pas très loin.

Enregistrement. Courte attente. Embarquement.

La vue tout le long du vol est splendide. Le ciel est dégagé, je peux profiter des paysages. Le Mýrdalsjökull… Hekla, encore bien recouverte de neige… Les terres au centre de l’île, toutes saupoudrées de neige… Ça a l’air frais, je ne serais pas étonnée si cela datait de cette nuit. Espérons en tout cas que cela ne dure pas dans les jours à venir.

Atterrissage à Egilsstaðir. Je récupère mon sac et je pars à la recherche d’un taxi pour aller au centre-ville. Je sors de l’aéroport : pas de bus mais un taxi stationné, vide. Je rentre dans l’aéroport en espérant trouver quelque part un numéro de téléphone pour appeler un taxi. Rien. Je décide de retourner dehors pour voir si le chauffeur du taxi stationné est revenu. Non. Je reste là, j’attends devant la voiture. Un islandais sort de l’aéroport et me demande où je vais. ‘Au centre-ville. Il n’y a pas de bus donc je cherche un taxi. Avez-vous un numéro où je pourrais appeler ?’. Il me montre alors un homme à l’intérieur de l’aéroport. C’est le chauffeur du taxi stationné dehors. Il lui fait signe. Le chauffeur arrive et nous partons. Il me dit de mettre mon sac à l’arrière et de monter devant. Nous discutons un peu en chemin. Il a un accent à couper au couteau !! Apparemment, sa fille habite en France… su j’ai bien compris.

Nous arrivons en centre-ville, au centre d’information. Edwige est au rendez-vous et m’attends. Yeah ! L’équipe de choc est en place ! Nous restons un peu à l’intérieur pour prendre un café, pour discuter. Ah là là ! On en a des choses à se raconter depuis l’année dernière !

10h. Nous allons faire les courses mais Bonus est fermé. Ça n’ouvre qu’à 11h. Nous passons à la station service pour acheter du gaz mais il n’y en a plus. Ah zut… Bon, il y a un magasin de sport à coté, nous allons y faire un tour. Cette fois, il y en a. J’hésite : je prends une grande ou une petite ? Un mec s’approche de nous. Il est français. Il nous demande si cela nous intéresse de lui racheter une bouteille de gaz. Il en a acheté une, le même modèle que celui que je regarde mais lui s’est trompé. Il ne peut pas l’utiliser avec son réchaud. Ok ! Autant rendre service. Il part et revient avec un ami qui nous donne la bouteille. Il nous la revend un peu moins cher, c’est cool. Ils voyagent à vélo et l’un d’eux à un problème avec sa roue. Ils attendent qu’elle soit réparée. Ils nous disent qu’ils ont eu froid ces derniers jours et qu’ils ont été pris en stop avec leurs vélos par les secouristes d’Askja, quand il a eu son problème de roue. Ces derniers leur ont dit qu’ils étaient vigilants en ce moment : la météo annonce de la neige. Oups… On se regarde avec Edwige… Au début, elle avait prévu de camper plutôt que de rester dans le refuge avec moi et a finalement changé d’avis. C’est une sage décision, cela se confirme.

Retour au centre d’information. Nous attendons un peu à l’intérieur, le temps qu’il soit 11h. Puis nous partons au Bonus. Nous avons laissé nos sacs au centre, les femmes de l’accueil nous les gardent le temps d’aller faire nos courses. Nous achetons tout ce qu’il nous faut pour notre trek, rien de plus. Pas question de se charger inutilement. Nous arrivons en caisse. Edwige passe devant moi. Elle dépose ses affaires sur le tapis et cherche sa carte bancaire pour payer. Elle fouille ses poches. Rien. Elle fouille son sac. Rien. Elle refouille partout, retourne son sac. Rien. Mince… Elle a dû la perdre dans le magasin. Elle fait demi-tour pour essayer de la retrouver. Pendant ce temps, je reste à la caisse et je paye pour toutes les courses. On s’arrangera plus tard. Edwige revient. Aucune carte dans le magasin. Elle laisse son numéro de téléphone à la caissière, au cas où ils la retrouveraient.

Retour au centre d’information. Sur le chemin, Edwige essaie de se souvenir de la dernière fois qu’elle a utilisé sa carte. C’était ce matin, dans le bus de Seyðisfjörður. Mais elle l’a remise dans la poche de son pantalon. Donc elle a dû la perdre dans le centre d’information. Nous cherchons partout, demandons à l’accueil si quelqu’un n’aurait pas trouvé une carte. Rien. Bon. Il reste la station service et le magasin de sport. Je reste pour garder les sacs de course et Edwige part en courant.  Je ne la vois pas revenir, je me dis alors qu’elle a du retrouver sa carte ? Tout à coup, je la vois en face, sortir en courant de la station service et courir à la banque. Ah mince… Elle court toujours… Pas bon signe ça. Elle revient : pas de carte. Dernier aller/retour au Bonus : a-t-elle bien cherché ? Gros moment de doute. En fait, c’est simple : la carte, on n’a plus aucune idée de où elle pourrait être !! Par contre l’heure tourne, on ne peut plus attendre. Nous devons aller au camping pour prendre le bus pour Myvatn sinon on va le louper. Mais avant de partir, Edwige retourne voir la femme de l’accueil, Jónina, pour lui demander si elle pourrait appeler la société de bus qui fait la liaison Seyðisfjörður/Egilsstaðir. Qui sait ? La carte est peut-être restée dedans finalement ? Jónina appelle. Quand elle raccroche, elle nous dit que le chauffeur ne peut pas vérifier si la carte est dans le bus avant 13h30 donc il rappellera plus tard. Edwige laisse à nouveau son numéro. Elle est dépitée… Pas cool de perdre sa carte à l’étranger, juste avant de partir en trek dans une région paumée !! Bon, moi, j’ai toujours ma carte donc je vais payer pour nous deux pour le moment. Ce n’est pas un problème.

Nous partons en direction du camping au pas de course. Il ne nous reste plus beaucoup de temps. A peine arrivées, le téléphone d’Edwige sonne. C’est Jónina : le chauffeur de bus a retrouvé la carte d’Edwige qui était sur le siège du bus. Énorme soulagement !!! Il va la ramener au centre d’information et Jónina va faire en sorte de l’envoyer à Myvatn aujourd’hui. E-nor-me !! C’est vraiment bon d’être dans un pays où les gens sont honnêtes et serviables… Ça ne se passe pas partout comme ça.

Nous montons dans le bus rassurées. Edwige a retrouvé le sourire.  Le bus démarre et arrive près du centre d’information. Et qui voit-on faire signe au chauffeur au bord de la route ? Oui, oui : Jónina… Edwige : ‘Non, elle n’a quand même pas déjà ma carte ???’ Le bus s’arrête, la porte s’ouvre et une main se tend vers le chauffeur… avec une carte bleue : celle d’Edwige !! Incroyable !! Dans le bus, les gens sourient, Edwige, elle, est bien soulagée ! Mais alors, comment la carte a fait pour revenir aussi vite de Seyðisfjörður : mystère… Ils sont trop forts ces islandais ! Bon, maintenant qu’on a fait arrêter un bus, il est temps de partir. L’aventure commence fort en tout cas. Je me demande ce que nous réserve la suite…

Les paysages défilent. Sur la route, nous apercevons Herðubreið, le point de départ de notre trek demain… Un peu plus loin, un grand massif noir… On dirait Askja…  Ça approche… On se rapproche… Impatience !

Nous arrivons à Myvatn. Il y a plusieurs camping mais nous choisissons celui qui est près du lac. Il y a du vent, il ne fait pas très beau : on ne devrait pas être embêtées par les mouches. Nous choisissons même un emplacement tout au bord du lac… Mmmm… Il y a pas mal de crottes par terre… Oui, c’est miné ! Un peu plus loin, une colonie de canards se ballade. Sont-ils passés par ici ?

Ça grignote l’herbe en tout cas…

Nous plantons les tentes et partons. Passage au petit supermarché pour acheter un sandwich. Nous pensions manger au café d’Egilsstaðir mais avec l’histoire de la carte bleue, nous n’avons pas eu le temps.

Nous partons ensuite en direction de la faille de Grjóta et prenons le chemin qui part un peu sur la droite. C’est au bord de ce chemin qu’il y a une petite faille où j’avais vu une grotte avec de l’eau il y a 2 ans. Mais à l’époque, je n’avais pas réussi à savoir si on pouvait se baigner dedans ou pas, même si une corde permettait apparemment d’y descendre. Nous retrouvons l’escalier et descendons dans la faille.

Un peu plus loin, la grotte et toujours la corde…

Nous la tirons hors de l’eau : elle est chaude. Donc l’eau est bien chaude. Par contre, il faut être motivé pour descendre dans cette grotte encastrée, sombre, avec au-dessus de la tête tout un amas de blocs enchevêtrés. Pas hyper rassurant. Et la descente est aussi un peu raide. Nous ne tentons pas l’expérience. Nous déambulons entre les parois. Un peu plus loin, je retrouve l’endroit où est la géocache que j’avais trouvée il y a 2 ans aussi. La boite est toujours là. Je jette un œil et retrouve mon petit mot. J’en rajoute un pour cette année et je remets la boite en place. Par contre, il y a 2 ans, je n’avais croisé personne ici. Là,  il y a pas mal de monde qui passe.

Nous continuons notre chemin. Nous traversons une forêt. Partout des couleurs. Du rouge à nos pieds…

… du jaune un peu plus loin…

Nous arrivons à la faille de Grjóta. L’entrée de la grotte où l’on peut se baigner est en partie bouchée avec des pierres. Un panneau indique que l’entrée se fait à nos risques et périls et qu’il ne faut pas se baigner ici. Pourtant, des islandais le font, c’est certain. Ce n’est qu’une histoire de responsabilité en cas d’éboulement.

Nous faisons demi-tour. Il est 17h30, trop tard pour aller jusque Hverfjall. Nous rentrons tranquillement au camping. Nos amis canards sont toujours là. Sur le lac, d’autres oiseaux dont une mouette rieuse avec ses petits.

Ils se font bien entendre ! La mère pousse un cri et les petits lui répondent en cœur juste après.

Je vais prendre une douche. Demain, on part pour 5 jours de trek au milieu de nul part. La prochaine douche risque d’être lointaine. Il n’y en a pas beaucoup par rapport à la taille du camping mais il y a un sèche-cheveux. Cela m’évitera d’avoir froid en sortant et ça, c’est le grand luxe ! Je passe ensuite à l’accueil déposer mon téléphone pour le recharger. Pas question de partir sans qu’il ne soit complètement chargé. 100 ISK. Pas de petit profit ici.

Apéro et diner devant le lac. Incroyable coucher de soleil.

Par contre, il fait vraiment froid. En même temps, j’ai toujours eu froid à Myvatn. Nous rentrons chacune dans nos tentes. Dehors, les canards sont toujours là. Nous les entendons caqueter, manger l’herbe, s’envoler.

Extinction des feux. Réveil réglé à 6h30. L’aventure commence demain.

Photos de la journée

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