03 août 2014 – De Stavali à Torehytten

Tout est encore calme quand j’ouvre un œil… Mais rapidement, tout le monde se met en mouvement dans la chambre. Je prends mes affaires pour aller ranger mon sac en bas. Certaines norvégiennes se sont couchées tard, elles veulent peut-être dormir encore un peu.

Nous allons dans la cuisine pour déjeuner. Christine fait chauffer de l’eau. Sur le plan de travail, le petit déjeuner de ceux qui le prennent ici est dressé. Charcuterie, crudités, pain, beurre, .. il y a le choix. On aurait vraiment s’éviter de porter toute notre bouffe…

Alors que nous étions seules il y a 10 minutes, d’un seul coup, tout le monde arrive. Il faut croire que c’est le top départ du petit déjeuner. Ça devient tout de suite compliqué d’atteindre la bouilloire et de récupérer notre eau chaude. Un coup d’œil autour de nous : nous sommes bel et bien les seules à avoir notre propre nourriture.

Bien sûr, ensuite, tout le monde va payer en même temps. Du coup, c’est un peu long. En même temps, quand on voit le temps qu’il fait dehors… nous ne sommes pas particulièrement pressées : il pleut des cordes…

Une fois le formulaire de paiement rempli, nous pouvons boucler les sacs et partir.  Parées de nos habits de pluie, bien sûr.

Ce que nous ne savons pas encore, c’est qu’il va pleuvoir comme ça toute la journée… Mais pour le moment, nous sommes encore optimistes. Après la pluie vient de beau temps ?

Nous partons. Direction Torehytten !

Malgré le temps maussade, les paysages sont superbes. Nous enchaînons les petites montagnes et les lacs. Avec un rayon de soleil, ce serait parfait.

Nous arrivons à un col : une étendue de neige apparaît devant nous… Oups.. Cela pourrait être une difficulté, l’occasion d’une anecdote mais finalement non : deux ans après le Hornstrandir, ça passe nickel pour Christine ! Une vraie pro ! Heureusement car nous en enchaînerons plusieurs.

Nous prenons même le temps de faire quelques photos…

… même si c’est parfois impressionnant : une perte d’équilibre, une glissade et hop ! Direct dans un lac ou une rivière !

Certaines étendue forment aussi parfois un pont au-dessus du vide… Nous testons la solidité et nous avançons doucement à distance l’une de l’autre, histoire de ne pas trop peser sur le sol…

La pluie se calme un instant, j’en profite pour sortir mon appareil et prendre quelque photos.

Photo Christine

Autour de nous, la vue se dégage un peu et la vue apparaît…

Nous contemplons ces paysages un instant puis nous nous remettons doucement en route. Tout à coup, un bruit de clochettes. Derrière nous, des moutons broutent tranquillement l’herbe. Une brebis et ses deux petits.

Ils s’approchent de nous, apparemment intrigués de nous voir passer. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le mouton norvégien est bien moins farouche qu’en Islande ou aux Shetland !!

Nous arrivons à proximité de maisons. Tout est fermé. Il s’agit certainement de résidences secondaires et de cabanes de pêcheurs.

Nous nous posons quelques instants pour grignoter une barre de céréales. Mais peu de temps après, il se met à pleuvoir à seaux ! Et cela ne s’arrêtera plus jusqu’à notre arrivée à Torehytten. Nous arrivons au pied d’un passage un peu raide sur un pan de montagne. Pas forcément compliqué mais avec un gros sac et une pluie battante, ce n’est pas forcément très aisé. Nous faisons particulièrement attention à ne pas glisser sur la roche.

Nous commençons à avoir vraiment faim et cherchons un endroit où nous abriter… que dalle !! Le chemin serpente au milieu de la roche mais rien qui puisse servir d’abri.

Un petit groupe arrive dans l’autre sens. Ils nous demandent si, d’où nous venons, il y a un endroit où l’on peut se mettre à l’abri. Non, rien… Nous avançons. Toujours pas de rocher suffisamment grand. Nous finissons par nous asseoir contre un talus. Le sandwich est vite expédié ! Pourtant, la vue est toujours sympathique.

La fin du trajet devient vraiment pénible et ce n’est plus très drôle de marcher par ce temps : nous sommes trempées, le sac commence à peser lourd et nous commençons aussi à avoir froid. Le ciel est complètement bouché, aucun espoir que cela se dégage. Nous sommes impatientes d’arriver, c’est peu de le dire !

E tout à coup, au détour d’une montagne, nous apercevons le refuge de Torehytten. Bonheur ! Niché au creux d’une montagne, en bordure de lac. Par beau temps, cet endroit doit vraiment être magique.

En face, une épaisse couche de neige recouvre encore le bord du lac.

Nous descendons la montagne, arrivons au refuge. Nous y sommes en-fin !! Nous entrons et commençons à pendre nos affaires dans l’entrée. Rincées ! Je ne sais pas comment faire pour éviter de tout mouiller autour de moi : j’ai mis de l’eau partout par terre ! Nous entrons dans la pièce, la gardienne nous accueille. Elle nous montre notre chambre. Le poêle est allumé, il fait chaud ici.. C’est bon après une journée de pluie…

J’amène mon sac dans la chambre où je commence par me changer pour mettre des affaires sèches. J’en sors quelques une de mon sac pour les faire sécher : tout est bien mouillé sur les cotés du sac… Puis, je vais étendre ma veste et mon pantalon de pluie sur le fil, au-dessus du poêle et nous nous asseyons à la table. Deux norvégiennes que nous avons croisées en chemin sont là. Elles ont des sacs bien plus légers et sont arrivées bien avant nous.

Tout à coup, l’une d’elle se lève. Mes affaires sont tellement trempées que cela goutte par terre. Elle essore ma veste au-dessus d’une bassine. Je crois que je ne l’ai jamais vu autant gorgée d’eau.

Nous nous préparons une soupe histoire de nous réchauffer. Nous faisons aussi chauffer de l’eau pour nous faire un thé. Nous la prenons dans un seau : ici pas d’eau courante, il faut aller la puiser dans la rivière. Pas d’électricité non plus, nous nous éclairerons à la bougie. Assise à la table, je discute un peu avec la gardienne.

Quelques instants plus tard, deux tchèques arrivent. Trempées elles aussi et visiblement épuisées. Leur sac a complètement pris l’eau et toutes leurs affaires sont trempées. Comme nous, elles ont de gros sacs et portent une tente et leur nourriture. Mais pour elles, c’est une première de porter un poids aussi important. “Nous ne sommes vraiment pas prêtes” disent-elles en souriant. Assises à la table, elle regardent la carte et étudient tous les chemins possibles. Elles avaient prévu de faire le même trajet que nous mais hésitent vraiment et se demandent si elles sont capables d’aller jusqu’au bout.

Le couple de norvégiens croisé le premier jour, sur la route de Stavali, arrive à son tour. Puis un couple d’allemands. Eux, normalement, devaient camper. Mais il a plu toute la nuit et toute la journée : ils sont trempés et préfèrent passer la nuit au sec. Il reste de la place, ils pourront donc passer la nuit ici. La jeune fille a l’air particulièrement frigorifiée…

Le mec qui entretient le refuge entre et s’assied dans un coin. Il ne parle pas beaucoup, il a l’air un peu bourru. Un peu plus tard, il sortira dehors avec le norvégien austère du couple du premier jour et passera un bon moment à discuter. Les deux ours ont visiblement des choses à se raconter. C’est assez drôle de les voir assis devant le refuge, face au lac, fumant leur clope et discutant les yeux rivés sur l’horizon.

Cette fois, la pluie a cessé. Mais le ciel reste chargé. Je ne sais pas comment cela va tourner. Il parait que le temps devrait s’améliorer dans les jours à venir…

Je vais me coucher tôt : dans la salle, il y a beaucoup de monde, je vais dans la chambre histoire d’être un peu au calme. Finalement, je m’endors rapidement, bien fatiguée de la journée.

Photos de la journée

Stavali-Torehytten-1
Stavali-Torehytten-2
Stavali-Torehytten-3
Stavali-Torehytten-4
Stavali-Torehytten-5
Stavali-Torehytten-6
Stavali-Torehytten-7
Stavali-Torehytten-8
Stavali-Torehytten-9
Stavali-Torehytten-10
previous arrow
next arrow
Stavali-Torehytten-1
Stavali-Torehytten-2
Stavali-Torehytten-3
Stavali-Torehytten-4
Stavali-Torehytten-5
Stavali-Torehytten-6
Stavali-Torehytten-7
Stavali-Torehytten-8
Stavali-Torehytten-9
Stavali-Torehytten-10
previous arrow
next arrow
Shadow

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *