Réveil dans le brouillard. Humidité, froid…. Ça ne donne pas du tout envie de sortir du duvet ! Les uns après les autres, nous sortons des tentes et nous dirigeons vers la cuisine commune du camping. C’est là que nous prendrons notre petit déjeuner pour nous mettre un peu au chaud. Enfin, dans un bâtiment sans chauffage, la chaleur est toute relative !
Nous quittons le camping pour aller prendre le bus qui va nous mener à Herðubreið. C’est un bus touristique qui propose une excursion à la journée jusque Askja. C’est ce même bus que nous avions pris en 2013 avec Edwige. Cette fois encore, nous dénotons des autres passagers : nous sommes les seuls à avoir de gros sacs et a ne prendre qu’un aller simple.
Qui dit bus touristique, dit guide. Halldora sera la nôtre et hélas pour nous, elle parlera pendant tout le trajet jusque Herðubreið. Elle parle de tout, de rien, de choses parfois intéressantes sur l’Islande, d’autres moins. Elle se donne beaucoup de mal mais je ne sais pas si c’est nécessaire : quand on jette un coup d’œil autour de nous, beaucoup de passagers terminent leur nuit dans le bus…
Le bus quitte la route n°1 et s’engage sur la piste. Dehors, le brouillard s’est levé et a laissé la place à un beau ciel bleu. Contre toute attente, c’est une belle journée qui s’annonce.
Le bus s’enfonce dans les terres, les paysages qui nous entourent sont de plus en plus noirs et désertiques. Au détour d’un virage, Herðubreið, fière montagne islandaise fait son apparition.
Quand la montagne s’est formée, la région était recouverte d’une épaisse couche de glace. Elle doit donc sa forme si particulière à l’empilement de successif de lave au cours d’éruptions sous-glaciaires.
La piste arrive à proximité d’une rivière. Les couleurs vertes apparaissent à nouveau autour de nous. Cette rivière, nous allons de voir la traverser avec le bus. Halldora saisit cette occasion pour expliquer qu’il n’est si simple de traverser à gué en voiture et donne quelques instructions (que vous pourrez écouter en visionnant la vidéo ci-dessous).
De part et d’autre de la rivière, un panneau avec le numéro de téléphone des rangers est affiché, pour les voyageurs qui resteraient en plan au milieu des eaux.
Nous traversons. Pour notre chauffeur islandais, ce n’est qu’une formalité.
Un peu plus loin, une autre rivière, plus large et plus profonde demandera un peu plus d’attention. Là encore, ça passe tranquille pour notre chauffeur (Halldora vous explique à nouveau les précautions à prendre).
Nous arrivons à Herðubreið. Tout le monde descend du bus. Pour nous, c’est le terminus, pour les autres, une pause avant de continuer en direction d’Askja. Nous déchargeons nos bagages. Seul un énorme sac avec 8 jours de nourriture reste dans la soute pour être déposé au refuge de Drekki. Nous le récupérerons demain, lorsque nous arriverons là-bas.
Nous arrangeons nos sacs et faisons le plein d’eau.
Avant de partir, nous allons « visiter » une cabane qui se trouve un peu plus loin du refuge. Elle a été construite en des temps reculés, par un homme banni d’Islande et qui s’est réfugié dans Ódáðahraun. En fait de cabane, nous trouvons un trou creusé dans le sol… Des pierres ont été entassées contre les parois pour constituer les murs. Au fond, on aperçoit une petite cavité où coule la rivière : aussi rudimentaire soit-elle, la cabane avait l’eau courante ! L’homme a passé un hiver entier ici. Pour couvrir le trou, il l’avait recouvert de la peau de son cheval qu’il avait tué. Il avait ensuite survécu en mangeant la viande et des angéliques. C’est difficile à imaginer, surtout quand on voit la taille des lieux : je pense que je dois tenir assise mais je ne suis pas sûre de pouvoir allonger les jambes. Ça vous donne une idée !
Après cette petite visite, nous nous mettons en route. Nous partons en direction de Herðubreið qui se dresse en face de nous. Notre objectif du jour est le refuge de Bræðrafell. Pour y arriver, nous devons contourner la montagne et continuer tout droit encore un peu après. Ce fut notre première étape en 2013, sur le Askja Trail. Nous avions marché sous un ciel bien gris et terminé sous la pluie : ce sera bien différent cette fois-ci. Soleil est là mais aussi la chaleur !
Progression dans la lave. Nous faisons notre pause déjeuner lorsque nous arrivons sur le flanc droit de la montagne. Nous nous installons sur une petite butte et surplombons les champs de lave qui s’étendent à perte de vue.
Champs de lave dans lesquels nous replongeons une fois rassasiés.
De nouvelles montagnes apparaissent rapidement en face de nous. Ce sera notre cap !
Un peu plus loin, sur le coté, nous pouvons apercevoir le Snæfell…
… mais aussi l’une des langues glaciaires du Vatnajökull. Nous étions passées à coté de ce spectacle en 2013, trop occupées à avancer le plus vite possible à cause de la pluie.
Au milieu de ce dédale, une piste. Nous commençons à la suivre mais la quittons rapidement. Elle file droit vers une montagne et ne mène pas du tout au refuge.
Retour dans la lave. Les pieds commencent à fatiguer dans ce terrain.
Heureusement, c’est la dernière ligne droite et nous arrivons au refuge. Refuge qui a bien changé depuis ma première visite ! Il a été entièrement refait à neuf en 2016 et n’a plus rien à voir avec celui d’avant. Il est deux fois plus grand et a une belle terrasse en bois. Il est aussi maintenant… fermé ! Pour rentrer, il faut le code qui ouvre la petite trappe où se trouve la clé. Si on ne l’a pas, un numéro de téléphone est affiché et permet d’appeler Ferðafélag Akureyrar qui vous donnera le code contre votre numéro de CB. Sous réserve que vous ayez du réseau pour appeler…
Le petit jeu à notre arrivée consistera à tenter de trouver ce code. Nous testons toutes les dates qui nous passent par la tête et qui seraient logiques : l’année de l’indépendante de l’Islande, celle de la construction du refuge, celle de la création de Ferðafélag Akureyrar et bien d’autres, comme les jours et mois de naissance de chacun d’entre nous ! Niet, nous ne trouverons pas et la porte restera close.
Ce n’est pas très grave. Nous avions prévu de camper et avec cette météo de folie, nous n’avons pas spécialement envie de rester entre quatre murs. Nous plantons les tentes à coté du refuge et profitons de la terrasse pour le dîner. Il n’y a pas d’eau ici mais de gros bidons entreposés tout autour du refuge permettent de récupérer l’eau de pluie et de ré-approvisionner les marcheurs.
La nuit tombe sur le camp. Le ciel est dégagé…
Photos de la journée
