17 août 2011 – Seyðisfjörður

Aujourd’hui, j’avais pensé me balader dans le fjord, en prenant ma tente pour aller camper dans la nature. J’ouvre la tente et là, rideau sur le fjord. Gros brouillard, on voit à peine les montagnes. Pfff… planter la tente dans le brouillard, bof. Surtout que j’avais prévu de monter un peu dans les montagnes, c’est pas gagné.

Il est tôt, ça peut encore se lever. Je décide d’attendre jusque 9h30/10h pour prendre une décision, je prends le temps de prendre un petit déjeuner.

Et en effet, la brume se dégage un peu. C’est pas la folie mais je décide quand même de partir au moins pour la journée. J’ai repéré un parcours dans le fjord, un peu long, mais qui peut être très sympa. Je vais faire le tour du Mont Bjólfur, la montagne qui surplombe le village. Le retour se fera par la route, mais il est possible de prendre des chemins parallèles le long de la rivière. Ce serait un peu plus long mais nettement plus sympa aussi.

Je pars. Je marche à nouveau un peu sur la route par laquelle je suis arrivée le premier jour. Et, oh bonheur, le temps se dégage. La brume se dissipe et le soleil et le ciel bleu font quelques apparitions au travers des nuages.

Le long du fjord, je croise plusieurs groupes de volatiles. Des canards en pleine sieste.

Des oies sauvages en plein repas…

Je bifurque de la route et commence à monter dans les montagnes. Partout, l’eau qui ruisselle, et les cascades qui s’enchaînent.

Des falaises, une belle couleur verte et Bjólfur, un peu plus loin, la tête dans les nuages. Un décors magique où l’on ne serait pas étonné de voir sortir un elfe ou un nain de derrière les rochers.

En parallèle de mon chemin, sur la droite, un sentier équestre avec deux cavaliers et un groupe de chevaux. Eux aussi montent vers les montagnes.

Je m’arrête quelques instant près d’une cascade, je l’observe et l’écoute quelques instants.

J’arrive bientôt près du lac qui est au pied de Bjólfur. Au début, j’avais envisagé de camper par ici mais finalement, ce n’est pas plus mal que j’y aie renoncé.

Le terrain ne s’y prête pas du tout : c’est souvent très caillouteux et les endroits plus verts sont gorgés d’eau en ce moment ! La preuve en image.

Au loin, j’aperçois deux personnes qui marchent aussi en direction de Bjólfur. J’ai dû les rattraper. Il faut dire que sans mon gros sac, je marche beaucoup plus vite, j’ai l’impression d’avoir des ailes !

Je les rattrape peu de temps après, lorsque j’arrive au bord du lac. Ce sont des personnes qui sont aussi au camping, je les ai croisé ce matin au petit déjeuner. Je les croyais allemands mais ils sont polonais. On échange quelques mots et c’est assez sport : ils ne parlent pas anglais, mais maitrisent bien l’allemand. Pas moi, ça fait trop longtemps que je ne l’ai pas parlé. Du coup, c’est un charabia qui mélange des mots d’anglais, d’allemand et de français. Et on arrive à se comprendre, c’est incroyable.
Ils sont partis pour faire le grand tour, celui que j’avais envisagé de faire si j’avais pris ma tente pour camper à mi-chemin. En une journée, c’est une grosse grosse étape. J’ai prévu un chemin un peu plus court, en coupant au niveau du lac.

Il y a un log-book dans le cairn. Je laisse un mot. ‘Carène est aussi passée par là’. Je mange un morceau.

Le temps change à nouveau. Cette fois, la brume refait son apparition et commence à envahir le fjord.

Les hauteurs sont encore dégagées mais cela ne va pas durer. Il vaut mieux ne pas trop traîner.

Là où je me dirige, la brume commence à monter…

J’ai bien peur de devoir abandonner l’idée d’admirer le panorama du coté de Bjólfur…

Le couple de polonais décide de partir dans la même direction que moi, plutôt que de faire le grand tour qu’ils avaient prévus au départ. En fait, je leur avait montré sur ma carte le chemin qu’ils allaient faire… et là, j’ai compris qu’ils n’avaient pas de carte, pas de GPS, que dalle. Ils sont partis en suivant les marques, et avec le brouillard qui arrive, c’est un peu léger… Me voici donc à faire le guide.

Et comme prévu, nous nous retrouvons de plus en plus dans le brouillard.

Et c’est à ce moment là, alors que nous avons repris la route et marchons depuis environ un quart d’heure, que je m’aperçois que je n’ai plus la sacoche de mon appareil photo. Lui est autour de mon cou. Mais la sacoche avec une carte mémoire pleine de photos et avec ma caméra flip ont disparu… Je ne pense pas l’avoir perdu : la femme polonaise marche derrière moi, elle l’aurait vu tomber. Là, je commence à me dire que j’ai dû la laisser près du cairn où je me suis arrêtée pour manger. Et zut, je suis bonne pour faire demi-tour. Je laisse mes polonais avancer, le chemin est bien marqué et je les rattraperai ensuite.
Cela me rappelle une anecdote de l’année dernière… quand j’avais oublié mes gants près d’une rivière que j’ai dû traverser deux fois à gué pour aller les récupérer. Quand on n’a pas de tête…
Et je retrouve bien ma sacoche sagement appuyée contre le cairn.

Je me remets en route et rattrape le couple de polonais. Nous sommes maintenant bien dans la brume.

Raté pour le panorama sur le fjord mais il y a tout de même de jolies vues avec cette mousse verte ‘fluo’ qui se dégage de la brume.

Mais aussi mes reflets de la montagne dans l’eau, les plaques de neige par ci par là.

Et d’autres couleurs plus surprenantes ici, à cette hauteur, comme le sol orange et les mousses noires.

et de la linaigrette, que je croise habituellement plus bas, au milieu des prairies.

Nous voici arrivés à la fin du parcours, juste avant de redescendre vers la route. Nous sommes à coté des infrastructures mises en place pour protéger la vallée et Seyðisfjörður des avalanches. De grands empilements de pierres, gigantesques.

C’est un peu après que je laisse le couple de polonais. Il est tard et je veux avancer vite, alors que eux flânent encore autour des murs de pierres. J’arrive donc seule au bord de la route.

Là, je veux prendre un chemin parallèle, qui longe la rivière. Mais le marquage est bizarre et je prends un chemin un peu personnel je pense… D’abord le long de la route, en coupant dans les virages, puis en contre-bas. Je me retrouve dans des endroits un peu chaotiques mais ça passe. Sur la route, beaucoup de circulation. Demain, c’est jour de ferry. Le Norrona part tôt le matin pour le Danemark. Donc tous les touristes arrivent ce soir. Il risque d’y avoir du monde au camping ce soir…

Me voici à proximité du golf. Je bifurque sur un autre chemin qui permet d’arriver en surplombant le village, puis de redescendre directement vers le camping. Et cela me permet de m’éloigner de la route et du balai incessant des voitures et camping-cars.

Bon, j’oublie quand même de tourner à un moment donné et je me retrouve un peu trop loin. Heureusement, je m’en aperçois vite et reviens sur mes pas pour reprendre la ‘vraie’ route. J’arrive dans de hautes herbes, très hautes !! Ils sont sympa les islandais. Ils font des chemins balisés sauf que les balises sont enfouies dans les herbes… Et j’arrive au final derrière une espèce de benne. Mieux vaut avoir un minimum le sens de l’orientation avec eux.

Il est plus de 19h. Et comme je m’y attendais, le camping est full : des tentes, des motos, des camping-cars de partout. Ça risque de remuer demain matin…

Je retrouve mon couple de polonais un peu plus tard dans la salle où l’on peut faire la cuisine. Ils sont contents de me voir car ils commençaient à s’inquiéter de ne pas me voir arriver : la femme se demandait même s’il ne fallait avertir les secours !! Il faut dire que eux sont revenus directement par la route, sans faire de détour et sont là depuis 2h déjà.

Je reste avec eux pour le diner. On continue de discuter dans notre dialecte franco-anglo-germanique. Ils me donnent leur carte et me disent que je suis la bienvenue en Pologne. Des gens vraiment chaleureux.
Ils partent demain matin. Il prennent le bateau. Retour en Pologne après 3 semaines de voyage.

Demain sera une journée de farniente. Je n’ai rien prévu, pas repéré de balade. Je vais rester à glandouiller au village. Puis je prendrai le bus pour partir plus au sud.

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