Nouveau réveil à 5h. Aujourd’hui le il sonne encore de bonne heure car nous avons décidé de doubler l’étape. Nous ne nous arrêterons pas au refuge de Pietra Piana mais irons directement à la bergerie de l’Onda. La raison ? Les lasagnes maison dont tous les randonneurs que nous avons croisés en sens inverse nous parlent. L’étape semble incontournable ! En dehors de cela, nous devons aussi commencer à avancer plus vite, si nous voulons boucler le GR à temps pour prendre l’avion retour pour la métropole. Cela nous coûtera 1354m de dénivelé aujourd’hui. Une nouvelle grosse étape, comme celles que nous avons connues au début du séjour.
Lorsque nous partons, le ciel est brumeux et le vent souffle assez fort.
La montée commence dès que nous quittons le refuge. Elle sera entre-coupées de plusieurs petits plateaux.
Au loin, nous apercevons la barre rocheuse que nous devons passer. D’ici, cela semble raide mais pas si compliqué.
Le brume, elle, ne semble pas vouloir se dissiper, même si elle laisse entrevoir le paysage de temps en temps.
J’enchaîne les plateaux et les montées, trois au total. A l’approche de la barre rocheuse, ça semble déjà plus compliqué car c’est un joli pierrier qui nous attend.
Ce n’est pas le terrain idéal mais je me dis que la vue en haut doit vraiment valoir le coup. J’ai hâte d’arriver à la brèche et de la découvrir. Enfin, si la brume se dissipe quand j’y serai.
Ça grimpe. Mais malgré tout, je garde le sourire.
La vue se bouche, se dégage, se bouche à nouveau ; je continue à monter dans la caillasse. J’y suis presque ! La brèche est là !
Je passe la porte…. et je vois la brume. Bouchée. Voilà comment est la vue. Petit déception mais c’est ainsi. Je suis a Bocca alle Porte. En temps normal, les lacs de Melu et Capitellu aurait dû s’offrir à nous…
Je ne m’attarde pas et commence à descendre de l’autre coté. Toujours dans les rochers, certains passages escarpés demanderont même de dé-escalader.
Puis nous longerons une crête. Il y a toujours beaucoup de vent, je suis frigorifiée. Je me couvre mais là, maintenant, je regrette de ne pas avoir pris de gants. Des gants en Corse ? Pourquoi ?
La brume nous entoure toujours. Nous faisons une pause et descendons un peu sur le versant pour nous mettre à l’abri du vent et grignoter un peu.
Par moment, elle se décide à se dissiper pour laisser apparaître les lacs de Melu et Capitellu. Mais c’est furtif.
Nous repartons. Heureusement, la dernière partie de la crête est dégagée et au soleil. Ce changement d’ambiance est assez surprenant !
Nous continuons sur une arête. Le passage devient plus escarpé et nous devons escalader et dé-escalader dans les rochers. Les aulnes occupent aussi un peu le terrain. Nous arrivons au pied d’une pente raide qu’il va falloir monter. Du rocher, encore du rocher.
Le chemin continue ensuite au pied des escarpements nord de la Punta Muzzella, jusqu’au col.
En chemin, nous croisons deux vaches qui ont réussi à se faire une petite place au milieu des rochers. Je me demande quand même un peu comment elles ont fait pour arriver jusqu’ici…
Mini-pause au col de Bocca Muzella. Nous y retrouvons un couple irlando-écossais que nous avons croisé à plusieurs reprises auparavant. Ils font leur pause déjeuner ici, nous décidons d’enchaîner et de continuer jusqu’au refuge de Petra Piana. Nous n’en sommes plus très loin.
Après le col, le chemin commence à descendre un peu. Des cailloux, du gravier, un peu moins ensuite, mais pas pour très longtemps. En tout cas, cette descente est longue, à nouveau, et sollicite bien les genoux.
Nous apercevons le refuge de Petra Piana, posé sur un petit plateau.
Encore un peu de descente et nous y sommes. Le soleil est revenu, nous nous installons aux tables de pique-nique pour déjeuner ici. Une randonneuse qui est arrivée tôt pensait rester au refuge mais étant donné la présence de puces de lits, elle préfère louer une tente… qui s’avère elle aussi occupée par les petites bêtes. Elle décidera donc de continuer jusqu’au refuge suivant.
Nous, nous avions prévu de doubler l’étape et la météo semblant se maintenir, nous ne changeons pas nos plans. Le soleil revenant un peu, nous décidons même de faire la variante par les crêtes plutôt que de passer par la vallée.
Nous quittons le refuge et suivons les double traits jaunes plutôt que les marques du GR. Peu après, mon appareil photo rend l’âme : l’écran ne veut plus s’allumer. Je vais devoir faire avec mon téléphone portable pour la suite du séjour. Nous arrivons à Bocca Manganellu. Face à nous, le chemin des crêtes que nous allons suivre.
Les nuages sont revenus mais ils se dégagent pour nous laisser profiter de la vue de temps en temps.
Nous avançons bien et enchaînons trois petits sommets. Le vent a fait son retour et souffle assez fort. Nous nous couvrons et lui faisons face dans la pente.
De nouveau, nous croisons une vache dans un endroit improbable.
Derrière elle, la barre rocheuse que nous allons devoir passer. Nous entamons une montée assez raide pour gagner une brèche et passer de l’autre coté.
La suite ? Une nouvelle longue descente. Encore plus dure du fait que ce soit la seconde de la journée. Je ferai une pause au milieu pour soulager un peu mes genoux.
Nous arrivons à la Bergerie de l’Onda. Il est 17h30. Nous allons payer notre place de bivouac et réservons un repas pour deux personnes : il ne faudrait pas louper les lasagnes de Jean-Do et Nicole ! Visiblement, le mot est passé car nous prenons les dernières places. Ceux qui arrivent après n’aurons pas la chance de goûter à la spécialité locale.
Il y a trop de monde aux douches, je zappe pour ce soir. Là encore, nous retrouvons les randonneurs des autres jours dont un groupe qui avait décidé de ne pas s’arrêter à Manganu et d’aller bivouaquer près des lacs. Mal leur en a pris, ils ont eu terriblement froid ! Idem pour ceux qui sont allés jusqu’au refuge de Petra Piana. En plein vent sur le plateau, ils ont cru s’envoler dans leurs tentes et ont aussi eu très froid. Il semblerait donc que nous ayons fait le bon choix !
Nous allons manger au service de 18h30. C’est tôt mais le suivant était complet.
Nous nous attablons dehors, en terrasse, avec Eva et Arnaud qui font aussi étape ici et deux petites dames de 68 ans qui ont démarré le GR en même temps que nous. J’ai fait un bout d’étape avec elle aujourd’hui et elles avançaient vraiment sur un bon rythme ! Un couple viendra compléter la tablée. Eux viennent de Vizzavona et remontent vers le nord. Nous partageons une bouteille de rosé tous ensemble.
Il fait un peu frais dehors mais nous n’avons pas eu le choix de la place : la salle à l’intérieure était complète depuis longtemps quand nous avons réservé. Heureusement, le repas commence par une savoureuse soupe corse. C’est une excellente entrée en matière. La suite avec les lasagnes sera encore mieux et à la hauteur de leur réputation. Je confirme, il faut vraiment faire un stop ici pour y goûter ! Un morceau de fromage corse, une mousse au chocolat et nous voilà rassasiés !
Nous ne traînons pas trop et allons nous coucher. Nous mettons le réveil plus tard car l’étape de demain devrait être beaucoup plus courte.
Enfin, normalement…
Photos de la journée
