13 août 2011 – Breiðavík / Húsavík

Ce matin, le temps est couvert. Le mauvais temps est prévu pour demain, avec de grosses pluies. Mais on dirait que la journée d’aujourd’hui va être mitigée.

Je prends mon temps pour tout ranger. L’étape n’est pas longue, pas besoin de me dépêcher.

Je passe voir la gardienne pour la payer. Je paye aussi pour Húsavík car il n’y a pas de gardien sur place. Une nuit de camping. Elle me demande si je suis au courant de la météo. Oui, de grosses pluies pour demain. Ce à quoi elle me répond qu’il est même prévu plusieurs jours de pluie et que demain sera la pire car il y aura aussi du vent.
Et cela risque même de commencer ce soir. Elle prend alors un ton très calme et très sérieux et me dit : ‘si cela se confirme et que le mauvais temps commence ce soir, s’il vous plait, ne campez pas. Même si vous avez payé pour une nuit de camping, rentrez dans le refuge.’ Sympa ! En même temps, vu son air sérieux, je me dis que ça risque vraiment de tomber et de souffler fort…

Je me mets en route. Malgré les nuages, les montagnes gardent de belles couleurs.

Aujourd’hui, je vais suivre la route ou plutôt la piste. Accessible uniquement en 4×4 donc je ne risque pas de rencontrer grand monde, et encore moins de chance que ce soit des touristes.

Je démarre fort. Je dois passer une rivière. Mince, trop d’eau pour garder mes chaussures, même avec la technique du ‘je cours vite’. Je sors les sandales et hop, je passe… et je vois alors un peu plus loin sur ma droite un pont. Voilà, c’est fait.

Malgré cette petite mésaventure de début de parcours, je suis en forme et j’ai un bon rythme. Pas trop mal aux pieds, mes ampoules ont l’air de se tenir tranquille.

Les paysages sont assez différents d’hier, beaucoup plus verts.

Mais les montagnes et la terre restent dans les tons marrons et contrastent vraiment avec le reste.

Je croise aussi de nombreuses cascades et rivières.

Un peu plus loin, il y a un lac. J’y suis presque et j’aimerais m’y arrêter un peu. Le problème, c’est qu’il commence à bien pleuvoir et le vent se lève aussi un peu. Et très vite, la brume descend sur le fjord. S’en est fini d’admirer le paysage.

Pourtant, cela à l’air d’être une jolie vallée verte, parsemée de mousse de couleur vive.

Il pleut vraiment très fort. J’ai mal mis ma veste du coup je me retrouve avec la polaire trempée en bas du dos. J’ai très froid aux mains aussi, l’eau coule à l’intérieure de mes manches. Je rêve du refuge de ce soir… On dirait que le mauvais temps est déjà là… avec un jour d’avance.

Une vraie bonne rincée islandaise. Rien pour me mettre à l’abri et grignoter un morceau. Pendant une accalmie – où il pleut toujours un peu quand même – j’avale rapidement mon sandwich et quelques morceaux de chocolat.

Et je me remets en route. Je pense vraiment que cette vallée doit être très belle quand elle n’est pas cachée par la brume. J’aperçois déjà le refuge. Enfin, déjà, pas vraiment étant donné que je suis trempée jusqu’au os ! Je dirais plutôt enfin !

La pluie recommence à tomber…

Je vois deux mecs derrière moi et ils arrivent vite à ma hauteur. Ils sont écossais et m’ont vu marcher vers Brúnavík hier. Eux étaient déjà dans les parages et avaient dormi dans les montagnes. Tout comme la nuit d’avant. Mais cette fois, ils restent au refuge. Toutes leurs affaires sont mouillées.

Et nous y voici enfin au refuge. Il y a déjà un couple suisse-allemand. Ils ont fait du feu, il fait vraiment chaud : le bonheur !! Mes affaires vont pouvoir sécher vite.

Je monte mes affaires à l’étage et je m’installe. Je ne pense pas que beaucoup de gens arrivent d’ici ce soir. Du coup, je m’étale un peu… beaucoup…

Il est tôt. Je me pose, me fais un thé pour me réchauffer, grignote des gâteaux. Je discute avec mes compagnons de refuge. Bonne ambiance.

Dehors, le temps ne s’améliore pas, au contraire. Le brouillard a envahi le fjord et le vent s’est levé pour de bon. La gardienne ne s’est pas trompée. Il ne fait pas bon camper.

Je feuillète le guestbook et autres livres islandais. Je ne comprends pas grand chose malheureusement, juste quelques mots à droite à gauche. Je regrette un peu de ne pas avoir de livre. Il y a un jeu de tangram. Ça nous occupe un peu, en attendant l’heure du diner.

Le poêle chauffe très très bien. Il fait même trop chaud maintenant. Nous ouvrons la fenêtre alors que dehors c’est la tempête.

Je discute avec les écossais qui me demandent où je vais aller marcher après les fjords. Eux vont continuer dans le sud. Moi, je pourrais continuer un peu le long des fjords. Je vais être en avance sur mon planning étant donné que j’ai supprimé l’étape Stórurð et Brúnavík. Il faut voir si je peux ensuite récupérer un bus. Car certains fjords sont vraiment difficile d’accès. Je regarde un peu les cartes mais cela ne me parait pas très cohérent en effet. Je pense alors descendre vers Djúpivogur. A étudier…

Plus la soirée avance, moins la météo s’arrange. Je crois que je suis dans une belle petite tempête islandaise… Mais bien au chaud dans un refuge.

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