14 août 2011 – Húsavík / Loðmundarfjörður

Les gens se réveillent les uns après les autres dans le refuge.

Cela fait un bien fou de passer une nuit au sec et au chaud. Cela change tout au niveau de la récupération. J’ai l’impression d’avoir un corps neuf !

L’étape d’aujourd’hui n’est pas longue et surtout, pas de risque de perdre le chemin : il suffit de suivre la route. Ça me va bien de me laisser porter pour une fois.

Coté météo, c’est plus calme même si ce n’est pas encore la panacée. Mais au moins, la pluie et le vent ont cessé. Je décide d’en profiter et de partir tôt. Ceci dit, il a quand même bien plu car la rivière et la cascade en face du refuge ont doublé de volume. Quand il pleut, ça ne rigole pas ici…

Je salue mes compagnons de refuge. Les écossais font la même étape que moi mais partiront plus tard. Ils marchent aussi beaucoup plus vite que moi. De fortes de chances qu’ils me rattrapent avant que je n’arrive au refuge suivant.

La journée commence par une jolie montée. Impressionnante au premier abord mais finalement, je monte bien et le démarrage est beaucoup plus facile que les autres jours. Ma bonne nuit de sommeil n’y est surement pas étrangère.

Ce matin, je peux enfin voir le bord de mer dans le fjord. C’était complètement bouché hier. C’est un fjord très vert, très différent de ceux des jours précédents. La palette de couleur est plus réduite.

Et mon refuge… On était quand même bien isolé… et bien tranquille !

Sur la route, beaucoup d’eau qui ruisselle, des flaques : la terre est gorgée d’eau.

J’arrive rapidement en haut du chemin et je commence à apercevoir le fjord de Loðmundarfjörður.

Mais en y regardant de plus près, on aperçoit aussi celui de Seyðisfjörður, l’étape de demain. La fin de mon trek.

Je commence à descendre dans le fjord. Je vais maintenant longer la côte jusqu’au refuge. Une côte douce, qui vient mourir dans la mer lentement…

… et qui fait face à de majestueuses montagnes…

Le temps se remet à la pluie. Jolie averse qui, heureusement, ne dure pas. Mais la brume, elle, reste. Ce n’est pas moins beau. Juste une autre atmosphère. Bienvenue chez les vikings.

La côte est riche en ruines d’anciennes fermes. Car si le fjord est aujourd’hui déserté, comme ceux que j’ai déjà traversés, ce n’était pas le cas avant. Il reste donc quelques traces, plus ou moins grandes.

et parfois surprenantes

Seljamýri… c’est le nom de cette ferme, abandonnée depuis 1942.

La météo ne s’arrange pas, au contraire. Il recommence à pleuvoir petit à petit.

Je quitte le chemin pour descendre près de la côte et marcher au plus près de la mer. J’arrive près d’une jolie cascade qui a dû bien grossir elle aussi suite à l’épisode pluvieux d’hier.

Un pont en pierre permet de la traverser. Original ce pont.

Cette fois, il pleut vraiment fort. Je reviens sur la route : l’herbe haute quand il pleut, ce n’est pas l’idéal. Il faut maintenant avancer pour arriver le plus vite possible au refuge.

Ce soir, je ne campe pas : trop humide et j’ai un refuge à disposition. Tant pis si je paye plus cher, j’ai envie d’être au sec cette nuit.

Et voici mes comparses écossais qui me doublent. Ils sont partis 1h après moi. Mais non seulement ils marchent plus vite, mais en plus ils ne font pratiquement pas (voire pas du tout) de pause. On ne joue pas dans la même cours. On ne vit pas la même aventure non plus. Ils sont dans la performance, je suis dans la contemplation.

Les derniers kilomètres sont un peu durs. Je commence à être vraiment trempée.

Quand j’arrive au refuge un peu plus tard, les garçons ont déjà allumé le poêle : finalement, ça a du bon de se faire doubler.

Je vais voir directement les gardiens. Un gentil couple d’islandais, adorables et super accueillants. Ils me font rentrer, me disent de m’asseoir, me demandent d’où je viens, où je vais… Je leur dis que j’ai ma tente, que je pensais camper mais que le temps ne s’y prête vraiment pas. Et ils me répondent que je peux payer pour une nuit de camping et rester dans le refuge pour la nuit, à cause de la météo en effet. Adorables, je vous dis…
Ils me disent aussi que le temps devrait s’améliorer : il devrait cesser de pleuvoir ce soir et je devrais avoir du soleil pour ma dernière étape jusque Seyðisfjörður.

Grande discussion avec les écossais ce soir. Ils ont pas mal campé dans la nature depuis le début de leur séjour. Nous parlons de l’étape de demain. Je serais bien passée par les sommets mais ce n’est pas une bonne idée étant donné la quantité d’eau qui est tombée ces derniers jours. Je passerai donc par le bas, comme eux.

La fin du parcours risque de ne pas être drôle : 9 km de route (qui mène uniquement à des fermes et à un cul de sac, donc au moins je ne croiserai pas beaucoup de voitures) pour arriver à Seyðisfjörður.

Je regarde ce que je peux faire après cette ultime étape. On s’échange les infos. On parle du Trek du Landmannalaugar. Je leur recommande d’aller à Fimmvörðuháls. Je leur parle du trek du Lónsöræfi en partant du Snaefell. Beaucoup de choses à voir dans ce pays…

Le fjord est plongé dans le brouillard.

On dirait que personne d’autre ne va arriver aujourd’hui, c’est calme. Vraiment pas beaucoup de marcheurs. On ne croise plus personne dès que l’on sort de la route.

Dans le refuge, un mémoire en islandais, sur les fermes disparues de Loðmundarfjörður. Dommage que je ne puisse pas le lire, j’aimerais vraiment en savoir plus sur l’histoire de ces fjords.

Demain, départ de bonne heure. L’étape sera plus longue, 22 km.

Dans la soirée, des islandais arrivent. Des grands-parents avec leur petit fils. Ils viennent pêcher dans le fjord pendant 2 jours.

Un peu de vie, ça fait du bien aussi.

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